
« Le football, comme tous les autres sports, n’échappe pas à la politique et à la guerre. » Le message posté sur les réseaux sociaux de la Fédération ukrainienne (AUF), à la veille du coup d’envoi de l’Euro 2024, laisse peu de place au doute. Les Bleu et Jaune participent à leur première compétition majeure depuis l’invasion de leur pays par la Russie, le 24 février 2022, et ils entendent bien profiter de l’occasion pour rappeler au Vieux Continent la réalité de la situation sur le terrain.
L’entrée en lice de l’équipe contre la Roumanie, lundi 17 juin, à Munich, était dès lors particulièrement scrutée. Plus que ne l’aurait été, en d’autres circonstances, son duel face à la 46e nation au classement de la Fédération internationale de football (FIFA), autrice certes d’une impressionnante campagne qualificative – dont elle a terminé invaincue et première de son groupe devant la Suisse – mais qui ne compte qu’un seul titulaire dans un club de premier rang européen dans ses rangs (le défenseur Radu Dragusin à Tottenham).
Comme on pouvait s’y attendre, l’Euro des Bleu et Jaune a démarré par des images fortes. Un onze titulaire, foulant la pelouse de l’Allianz Arena, le drapeau du pays noué sur les épaules. Puis l’hymne national – Chtche ne vmerla Ukraïny, « l’Ukraine n’est pas encore morte » – repris en chœur par les milliers de supporteurs en tribunes, dont l’ultime note était à arracher des larmes. Sportivement, par contre, elle a sombré : largement battue (0-3) par la Tri, pour le plus grand bonheur des fans roumains.
Venus en nombre, ceux-ci avaient choisi, le temps de la rencontre, de laisser de côté les sentiments et le soutien à leurs voisins du Nord, compétition oblige. « J’espère qu’ils vont célébrer ce soir, parce que ce n’est que la deuxième victoire de l’histoire la Roumanie dans un Euro », rappelait le capitaine, Nicolae Stanciu, premier buteur du jour et désigné homme du match. Après le coup de sifflet final, alors que le milieu et ses coéquipiers saluaient leurs travées, les joueurs ukrainiens, eux, s’excusaient auprès des leurs.
« Le football c’est une question de résultats »
« Personne ne s’attendait à ça », a reconnu le sélectionneur, Sergiy Rebrov. Ses hommes partaient favoris de cette rencontre inaugurale, qu’ils terminent avec une meilleure possession (66 %) et trois fois plus de passes réalisées que leurs rivaux du jour. « Il y a plusieurs composantes [pour expliquer cet échec]. Nous avions la possession de balle, le contrôle… Mais nous n’avons pas réussi à nous créer des occasions. A l’arrivée, le football c’est une question de résultats. » Il y a eu quelques bourdes aussi, comme ce mauvais renvoi du gardien Andriy Lunin, qui mènera à l’ouverture de la marque roumaine (29e) et changera complètement la physionomie de la rencontre.
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