Yaïr est revenu. Le fils terrible de Benyamin Nétanyahou tweete de nouveau, après des mois de relative discrétion. Ce garçon de 32 ans, sans emploi, mène campagne contre l’état-major israélien, en son exil doré à Miami, où un riche ami américain de la famille l’héberge durant la guerre.
Samedi 15 juin, il a partagé une vidéo sur son compte Instagram, qualifiant de « ratés mortels » les grands patrons de la sécurité israélienne : le chef d’état-major, Herzi Halevi, le chef du renseignement militaire, Aharon Haliva, et celui du Shin Bet, Ronen Bar. Dimanche, sur le réseau social X, il a sous-entendu que des officiers avaient « trahi », le 7 octobre 2023.
Il accusait la Cour suprême de les couvrir, en suspendant une enquête lancée par le contrôleur général de l’Etat sur l’attaque du Hamas. « Qu’essaient-ils de cacher ?, s’interrogeait le jeune homme. S’il n’y a pas eu de trahison, pourquoi ont-ils si peur que des sources indépendantes et extérieures enquêtent sur ce qu’il s’est passé ? » Les partisans de Benyamin Nétanyahou redoutent pour leur part l’ouverture d’une commission d’enquête, dirigée par un ancien juge de la Cour suprême, qui se pencherait sur sa responsabilité dans cet écroulement.
« Des allégations »
Mardi, Yaïr a encore partagé une vidéo du commentateur politique Yaakov Bardugo, selon lequel le général Halevi souhaiterait que le Hamas demeure au pouvoir à Gaza. « Le compte rendu de Yaakov Burgado, selon lequel le chef d’état-major soutient la préservation du régime du Hamas à Gaza, est un mensonge honteux et tout à fait infondé », a répondu l’armée, dans un communiqué inédit. Sans citer le fils du premier ministre, elle déplorait aussi « des allégations » récentes, qui viseraient « à causer du tort à l’armée et au chef d’état-major qui la dirige ».
Yaïr Nétanyahou est un objet politique complexe : à la fois marginal et au cœur du « système ». Il joue un rôle de chef de meute parmi ceux qu’Israël surnomme « les bibistes » ou « la machine à poison. » Il ferraille dans cet écosystème de guerriers du clavier, sur les réseaux sociaux, et de commentateurs attitrés sur les plateaux de la chaîne 14. Son père a souvent dû prendre ses distances avec ses provocations suprémacistes et conspirationnistes.
C’est ainsi que Yaïr a quitté les réseaux sociaux, en mars 2023, ainsi que la résidence officielle du premier ministre, où il résidait avec ses parents, et même le pays, pour aller prendre l’air de l’autre côté de l’océan Atlantique. Il venait d’accuser le département d’Etat américain de financer les opposants de son père, possiblement pour servir les intérêts de l’Iran.
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