![A Pékin, lors d’un épisode de pollution, le 12 avril 2023.](http://img.lemde.fr/2023/12/22/0/0/5753/3828/664/0/75/0/f621276_5177861-01-06.jpg)
La qualité de l’air en Chine s’est dégradée cette année pour la première fois depuis que le pays a lancé sa campagne de « guerre à la pollution » en 2013, selon une étude publiée vendredi 22 décembre. « 2023 marque la première année où le niveau moyen national de [particules fines] PM2,5 en Chine augmente d’une année sur l’autre » depuis cette date, relève cette étude de l’institut indépendant Centre for Research on Energy and Clean Air.
Cette hausse s’explique par une « augmentation générale des émissions d’origine humaine », couplée à des « conditions météorologiques défavorables », souligne cet organisme situé en Finlande, qui s’est basé notamment sur des relevés officiels. L’année 2023 a été marquée par la levée des restrictions drastiques mises en place par la Chine après l’irruption de la pandémie de Covid-19, qui avait engendré un fort ralentissement de l’activité.
Le pays a lancé en 2013 une campagne de « guerre à la pollution », fermant des dizaines de centrales à charbon et déplaçant des unités d’industrie lourde, afin de lutter contre le smog étouffant la plupart de ses grandes agglomérations notamment en hiver.
Cette campagne s’était jusqu’à présent traduite par une baisse continue des PM2,5 relevées dans l’air, sans toutefois toujours permettre de satisfaire aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Neutralité carbone visée en 2060
En octobre et novembre, un épisode de pollution aiguë dans le nord de la Chine a conduit les autorités à demander aux habitants de restreindre leurs activités en plein air. Les normes de l’OMS ont alors été dépassées de plus de 20 fois à Pékin, selon l’organisme indépendant IQAir.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une exposition prolongée à des taux excessifs de PM2,5 peut déclencher des accidents vasculaires cérébraux, des maladies cardiaques, le cancer du poumon et des maladies respiratoires. La Chine reste très dépendante du charbon, source d’émissions de PM2,5 mais aussi de CO2, le pays étant le plus grand émetteur brut de gaz à effet de serre au monde.
Pékin ambitionne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 au plus tard et vise la neutralité carbone en 2060, mais le feu vert accordé récemment à de nouvelles centrales à charbon a fait douter de sa capacité à atteindre ces objectifs. Début décembre, un consortium de chercheurs sur le climat avait évalué à 4 % l’augmentation des rejets chinois liés aux énergies fossiles en 2023.