samedi, juin 8, 2024
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Au Pérou, l’ex-président Fujimori de retour sur la scène publique


Alberto Fujimori, le 11 mai.

Longtemps resté dans l’ombre de sa cellule, où il purgeait une peine de vingt-cinq ans pour crimes contre l’humanité et corruption, l’ancien président du Pérou Alberto Fujimori a été libéré en décembre 2023, à la faveur d’une grâce présidentielle « humanitaire ». Accordée en 2017, puis annulée par la Cour suprême, celle-ci a finalement été prononcée par le Tribunal constitutionnel, contre l’avis de la Cour interaméricaine des droits humains, provoquant un tollé international. Les faits l’ayant conduit en prison avaient été commis sous son mandat, entre 1990 et 2000, et comptaient notamment deux massacres perpétrés à Lima en 1991 et 1992, au cours desquels vingt-cinq personnes suspectées d’appartenir au groupe Sentier lumineux avaient été tuées.

Lors de sa sortie, après seize années d’emprisonnement, l’autocrate de 85 ans se montrait affaibli par ses troubles respiratoires et sa bataille contre le cancer. Connecté à une bouteille d’oxygène, le pas incertain, il assurait alors vouloir rester en convalescence.

Mais, quelques mois après cette séquence télévisée vue dans tout le pays, c’est une autre image que l’ancien chef d’État offre désormais aux Péruviens. Il a été aperçu, le 19 février, dans un centre commercial, souriant et prenant la pose avec des sympathisants. Une image diffusée à la télévision, mais surtout sur les réseaux sociaux, où il se montre très actif.

Il doit affronter un nouveau procès

Chemise impeccable, buste droit, diction claire, il a entrepris de livrer sa propre version de l’histoire, notamment à travers sa chaîne YouTube, où il poste à intervalles réguliers des vidéos dans lesquelles il justifie la politique menée sous son mandat. Ses video memorias (« vidéos souvenirs »), courtes et rythmées, étayées d’images d’archives, ont été vues des dizaines de milliers de fois. Il y défend sa « lutte contre le terrorisme » et le « Fujishock », ce programme d’austérité économique qu’il avait pourtant promis de ne pas appliquer durant la campagne présidentielle de 1990.

Une entreprise non dénuée d’arrière-pensées alors qu’il doit affronter prochainement un nouveau procès pour le massacre de six villageois en 1992, à Pativilca, au nord de Lima. Les habitants avaient été assassinés par le commando Colina, un escadron de la mort responsable de près de cinquante décès et disparitions en 1991 et en 1992.

Dans la première vidéo de la série, intitulée « Je ne suis pas un assassin », mise en ligne début mars, Fujimori rappelle qu’il avait hérité, en 1990, d’un pays en feu, aux mains des groupes subversifs du Sentier lumineux (SL) et du Mouvement révolutionnaire Túpac Amaru (MRTA). Le Pérou vivait au rythme des voitures piégées et, dans les campagnes, les paysans fuyaient de peur d’être assassinés par les « terroristes ». La suite du récit présente les forces armées comme les « héros de la pacification » et Fujimori en « sauveur ».

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