Des centaines de personnes ont défilé brièvement à Istanbul lors d’une Marche des fiertés LGBTQ+. Cependant, cette manifestation interdite par les autorités turques a rapidement été stoppée et plusieurs participants ont ainsi été arrêtés, a informé, dimanche 30 juin, un vidéaste de l’Agence France-Presse (AFP).
Arborant des drapeaux arc-en-ciel et scandant divers slogans, les manifestants sont parvenus à marcher une dizaine de minutes sur l’avenue de Bagdad, l’une des artères les plus célèbres de la mégapole turque. Ils se sont ensuite dispersés subitement pour tenter d’échapper aux forces de l’ordre. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés par la police, a constaté un vidéaste de l’AFP.
Les autorités avaient interdit l’événement, comme chaque année depuis 2015, dénonçant des appels à manifester émanant de « groupes illégaux ». Sur l’autre rive d’Istanbul, la grande place Taksim, autrefois haut lieu de la contestation contre le pouvoir islamo-conservateur, a été bouclée dès le matin. Des policiers, déployés en nombre, filtraient les accès à la grande avenue piétonne Istiklal, une artère à proximité de la célèbre place, a affirmé un autre journaliste de l’AFP.
Climat homophobe
Plusieurs stations de métro des alentours ont également été fermées. « Vos milliers de policiers, vos hélicoptères et vos interdictions ne nous arrêteront pas. Toutes les rues de cette ville sont à nous », ont clamé les organisateurs de la marche dans un communiqué. L’homosexualité n’est pas pénalement réprimée en Turquie, mais l’homophobie y est largement répandue jusqu’au sommet de l’Etat. Le président, Recep Tayyip Erdogan, qualifie régulièrement les personnes LGBTQ+ de « pervers » et de menaces pour la famille traditionnelle.
Jusqu’en 2014, Istanbul, la plus grande ville turque, voyait défiler chaque année des dizaines de milliers de LGBTQ+ revendiquant leurs identités et exprimant leur défiance envers le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.