mercredi, juin 26, 2024
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vu d’outre-Rhin, l’issue du scrutin menace le moteur franco-allemand d’une « crise extrêmement grave »


Le chancelier allemand Olaf Scholz (à droite) et le journaliste Markus Preiss, lors de l’enregistrement de la traditionnelle interview d’été sur la chaîne ARD, à Berlin, le 23 juin 2024.

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, au soir du scrutin européen du 9 juin, Olaf Scholz ne s’était pas exprimé. C’est désormais chose faite. « Je suis préoccupé par les élections qui vont avoir lieu en France, et je le dis clairement : j’espère que d’autres partis que celui de [Marine] Le Pen l’emporteront », a déclaré le chancelier allemand social-démocrate, dimanche 23 juin, sur la chaîne de télévision publique ARD.

A Berlin, l’hypothèse d’un gouvernement dirigé par le Rassemblement national (RN) suscite une immense inquiétude. « Le RN est profondément germanophobe. Son arrivée au pouvoir serait une catastrophe pour la coopération entre la France et l’Allemagne », confie Nils Schmid, porte-parole du groupe social-démocrate (SPD) du Bundestag pour les affaires étrangères et coprésident de l’Assemblée parlementaire franco-allemande.

« En Allemagne, beaucoup de gens craignent qu’une victoire de l’extrême droite en France plonge les relations entre nos deux pays dans leur crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale », abonde Tobias Bütow, secrétaire général de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ). Au Bundestag, dont elle est membre depuis 2021 après avoir siégé quinze ans au Parlement européen, la chrétienne-démocrate Inge Grässle (CDU) fait partie des députés qui connaissent le mieux la France. Elle est aujourd’hui en plein désarroi. « Les deux partis qui pèseront le plus dans la prochaine Assemblée nationale seront sans doute le Rassemblement national, à l’extrême droite, et La France insoumise, à l’extrême gauche. Les deux détestent l’Allemagne, les deux sont des ennemis de l’Europe, et les deux ont des programmes économiques extrêmement inquiétants. Que ce soit l’un ou l’autre qui compte le plus d’élus, le moteur franco-allemand, qui ne tourne déjà pas très bien, entrera dans une crise extrêmement grave », affirme-t-elle.

Quelle que soit l’issue des législatives, une chose est, en tout cas, certaine : en Allemagne, l’image de M. Macron est sévèrement écornée, même auprès de ceux qui l’ont longtemps admiré. C’est le cas de la députée libérale-démocrate Sandra Weeser (FDP) : « Macron a beaucoup fait pour l’Europe, il a lancé beaucoup d’idées et exprimé une vraie vision à long terme. Mais en annonçant cette dissolution dès le soir des européennes, il a donné l’impression de se comporter comme un enfant qui agit sur un coup de tête, alors que pour une décision aussi lourde on aurait attendu qu’il se souvienne du vieil adage disant que la nuit porte conseil. »

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