Comme un air de réunion de famille. L’extrême droite latino-américaine était présente en nombre ces 6 et 7 juillet à Camboriu, station balnéaire du sud du Brésil, à l’occasion de la version locale de la Conservative Political Action Conference (CPAC), grande convention annuelle des conservateurs américains. Le tout, sous l’égide de l’ex-président Jair Bolsonaro, ordonnateur en chef de ces deux journées de discours.
Dans les allées, parmi les milliers de participants, on pouvait croiser José Antonio Kast, candidat pinochétiste malheureux à la dernière présidentielle du Chili, mais aussi Gustavo Funes, ministre de la justice du Salvador, dépêché par le président Nayib Bukele. La CPAC a également accueilli des représentants du parti portugais Chega et du groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), auxquels sont affiliés Fratelli d’Italia de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, et le parti polonais Droit et justice (PiS).
Mais la « guest star » de la convention fut sans conteste Javier Milei. Arrivé le 6 juillet au soir, le président argentin a savamment mis en scène sa complicité avec Jair Bolsonaro. Après une chaleureuse accolade, les deux hommes ont participé à des réunions conjointes et assisté ensemble au match Brésil-Uruguay des quarts de finale de la Copa América (défaite aux tirs au but de la Seleção). Javier Milei s’est par ailleurs vu remettre la médaille du « club Bolsonaro », ornée des mots « imbrochável, incomível e imorrível » (« indébandable, imbaisable, immortel »), slogan des bolsonaristes.
« Vers l’esclavage ou la mort »
Dans la station balnéaire Camboriu, surnommée le « Dubai brésilien », et qui a voté à 74 % pour Jair Bolsonaro au second tour de la présidentielle de 2022, Javier Milei a été accueilli par des vivats. L’Argentin, qui a prononcé le discours de clôture de la convention, a profité de l’événement pour étriller la gauche latino-américaine. « Le socialisme est une idéologie qui va directement à l’encontre de la nature humaine, et qui dérive nécessairement vers l’esclavage ou la mort ! », a tonné M. Milei.
Durant son allocution, l’Argentin a tenu à défendre son « ami » Jair Bolsonaro, victime, selon lui, d’une « persécution judiciaire ». L’ancien président a été inculpé le 4 juillet pour association criminelle et blanchiment d’argent dans le cadre de l’affaire dite des « bijoux saoudiens », où il est soupçonné d’avoir tenté de rapporter illégalement au Brésil un ensemble de pierres précieuses offertes durant son mandat par Riyad.
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