Alors que le procès de 19 personnes, dont l’ancienne maire de Canteleu (Seine-Maritime), dans le cadre d’un vaste trafic de drogue a déjà pris une semaine de retard, l’un des principaux prévenus n’a pas pu comparaître de nouveau mercredi pour des raisons de santé. Le cas de Montacer Meziani, l’un des chefs présumés du réseau, pourrait donc être jugé ultérieurement.
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Les difficultés se multiplient au procès de Canteleu. Le cas de l’un des chefs présumés du narcotrafic de cette ville de Normandie a été disjoint, mercredi 5 juin, pour raisons de santé, du vaste procès au tribunal de Bobigny. Ce nouvel événement interroge sur la poursuite de l’audience, alors que le procès a déjà été repoussé d’une semaine le temps d’examiner un pourvoi en cassation.
Détenu depuis le coup de filet d’octobre 2021, Montacer Meziani, 37 ans, n’a pas été en mesure de comparaître mardi et mercredi dans le box devant le tribunal correctionnel de Seine-Saint-Denis. Le tribunal doit juger sur tout le mois de juin 19 personnes, dont l’ex-maire de la ville, en lien avec ce trafic de cocaïne, héroïne et cannabis présumément tenu par la famille Meziani.
« Constatant l’hospitalisation de Montacer Meziani empêchant sa comparution devant le tribunal », la juridiction a ordonné une expertise médicale pour savoir s’il serait en mesure d’être jugé d’ici au 11 juillet.
Risque de cavale
Passé cette date, Montacer Meziani serait en effet automatiquement remis en liberté en raison de l’expiration des délais légaux autorisant son maintien en détention provisoire, la barre des six mois depuis l’ordonnance le renvoyant devant le tribunal correctionnel se trouvant alors franchie.
La justice craint qu’une fois dehors, le mis en cause ne trouve refuge au Maroc comme son frère Aziz, l’autre tête présumée du réseau. Ce dernier s’est mis hors de portée des autorités françaises pendant l’enquête et est jugé en son absence.
Les contraintes de la justice « semblent d’un intérêt supérieur à l’état de santé de mon client », a regretté auprès de l’AFP son avocat Me Hugues Vigier, fustigeant une « position jusqu’au-boutiste ».
Un frère aîné d’Aziz et Montacer Meziani, condamné en 2004 à dix ans de prison pour trafic de stupéfiants dans une autre affaire, est lui aussi présumé en fuite au Maroc, a rappelé le tribunal dans sa synthèse des faits mardi.
Procès laborieux
Dix jours après le début officiel du procès du narcotrafic de Canteleu, suivi par une presse en nombre, l’audience est engluée dans les difficultés. Elle a ainsi dû être suspendue une semaine dès son ouverture en raison d’un pourvoi en cassation.
Pour l’instant, un seul interrogatoire de prévenu, un collecteur de fonds présumé, a pu être mené à bien par la 13e chambre correctionnelle.
La sortie de Montacer Meziani, qui est l’une des têtes de pont du dossier, pose d’épineuses questions sur la poursuite du procès prévu pour durer jusqu’au 24 juin. Deux lieutenants présumés des frères Meziani refusent également d’être extraits de leur cellule pour comparaître devant le tribunal.
Avec AFP