Les neuf États dotés de l’arme nucléaire ont modernisé leurs arsenaux nucléaires, constate l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, lundi. « Nous vivons actuellement l’une des périodes les plus dangereuses de l’histoire », alerte le directeur du Sipri.
Publié le : Modifié le :
2 mn
Avec l’augmentation des tensions géopolitiques dans le monde, les puissances nucléaires modernisent leurs arsenaux, ont affirmé lundi 17 juin des chercheurs de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), exhortant les dirigeants mondiaux à « prendre du recul et réfléchir ».
« Depuis la Guerre froide, les armes nucléaires n’ont jamais joué un rôle aussi important dans les relations internationales », a déclaré le directeur du programme sur les armes de destruction massive du Sipri, Wilfred Wan.
Les neuf États dotés de l’arme nucléaire – la Russie, les États-Unis, la France, l’Inde, la Chine, Israël, le Royaume-Uni, le Pakistan et la Corée du Nord – ont tous modernisé leurs arsenaux nucléaires et plusieurs d’entre eux ont déployé en 2023 de nouveaux systèmes.
En janvier, sur les quelque 12 121 ogives nucléaires existantes dans le monde, environ 9 585 étaient disponibles en vue d’une utilisation potentielle. Environ 2 100 d’entre elles étaient maintenues en état d' »alerte opérationnelle élevée » pour les missiles balistiques.
À lire aussiDissuasion nucléaire : la France teste son nouveau missile M51.3 et le fait savoir
La quasi-totalité de ces têtes nucléaires appartiennent à la Russie et aux États-Unis, qui possèdent à eux seuls 90 % des armes nucléaires mondiales.
Pour la première fois, le Sipri estime aussi que la Chine détient « quelques ogives en état d’alerte opérationnelle élevée » – c’est-à-dire prêtes à être utilisées immédiatement.
Hausse du « nombre d’ogives nucléaires opérationnelles »
« Nous vivons actuellement l’une des périodes les plus dangereuses de l’histoire de l’humanité », a mis en garde Dan Smith, directeur du Sipri. « Les sources d’instabilité sont nombreuses : rivalités politiques, inégalités économiques, perturbations écologiques, accélération de la course aux armements. L’abîme nous guette et il est temps pour les grandes puissances de prendre du recul et de réfléchir. De préférence ensemble. »
En février 2023, la Russie a annoncé suspendre sa participation au traité New START – « le dernier traité de contrôle (…) limitant les forces nucléaires stratégiques de la Russie et des États-Unis ».
Le Sipri a également noté que Moscou avait mené en mai 2024 des exercices impliquant des armes nucléaires tactiques à la frontière ukrainienne.
Même si « le nombre total d’ogives nucléaires continue de diminuer à mesure que les armes de l’ère de la guerre froide sont progressivement démantelées », une augmentation du « nombre d’ogives nucléaires opérationnelles » est observée d’année en année de la part des puissances nucléaires, a déploré le directeur du Sipri.
Il a ajouté que cette tendance allait se poursuivre et « probablement s’accélérer » dans les années à venir.
Avec AFP