L’Équateur s’est fait surprendre, mercredi 19 juin après-midi, par une panne générale d’électricité à « l’échelle nationale », provoquant des scènes de désordre un peu partout dans le pays.
La panne a commencé à 15 h 17 (22 h 17, heure de Paris) et le courant est revenu progressivement pour être « rétablie à 95 % (3 500 MW) » au niveau national trois heures plus tard, a affirmé, graphique à l’appui, sur le réseau social X, le ministre de l’énergie, Roberto Luque.
C’est « une défaillance de la ligne de transmission Milagro Zhoray [qui] a provoqué un “black-out” sur le système national », a-t-il précisé. « Pendant des années, il y a eu un manque d’investissement dans ces systèmes et réseaux électriques, et aujourd’hui nous en subissons les conséquences », a expliqué le ministre.
Evacuation des métros
La coupure a notamment pris de court les habitants de la capitale Quito, une ville de quelque trois millions d’habitants.
« La coupure nationale a touché TOUTE la capitale », a commenté sur X son maire, Pabel Muñoz. « L’incident doit être très important pour qu’il ait affecté même l’énergie du métro de Quito, qui utilise un système pourtant autonome », s’est-il alarmé, disant avoir ordonné « l’activation de toutes les équipes de réaction de la municipalité de Quito pour faciliter la mobilité, prévenir les accidents aux principaux carrefours et gérer les espaces publics ».
Le métro de Quito a été paralysé, nécessitant l’évacuation de milliers de passagers, parfois sur les voies mais apparemment dans le calme, selon des vidéos diffusées par les médias. Des agents municipaux ont été déployés en urgence sur les carrefours routiers, en plein chaos alors que les feux de signalisation étaient hors service. La presse locale évoquait d’ailleurs un « chaos routier » sur les carrefours embouteillés.
Dans la capitale, l’internet a par ailleurs été temporairement coupé, a constaté l’Agence France-Presse (AFP), et le réseau de téléphone cellulaire perturbé par intermittence, selon la presse.
Le courant a commencé à revenir progressivement, d’un quartier à l’autre, une heure après la panne, du moins à Quito, selon l’AFP.
Crise énergétique
Le même désordre routier a été observé dans la grande ville portuaire de Guayaquil, sur la côte Pacifique, selon un correspondant de l’AFP, faisant état de nombreuses personnes coincées dans les ascenseurs en panne dans les grands immeubles de bureaux et d’habitations. Toujours à Guayaquil, l’entreprise en charge de la gestion de l’eau potable a appelé la population à « prendre des mesures et faire des réserves » d’eau, en attendant le retour à la normale. Le tramway de la ville de Cuenca, dans le sud du pays, a également cessé de fonctionner.
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« En raison de la panne d’électricité au niveau national et afin d’assurer la sécurité de la communauté éducative, les cours sont suspendus dans tous les établissements éducatifs » publics et privés, a annoncé le ministère de l’éducation.
Le ministre Roberto Luque n’a pas précisé avec exactitude l’ampleur de la panne, ou les éventuelles victimes que l’incident aurait pu entraîner. « Cet événement est un VRAI reflet de la crise énergétique que nous vivons, avec le manque d’investissement dans la production (ce qui s’est passé en avril), le manque d’investissement dans la transmission (ce qui s’est passé aujourd’hui) et dans la distribution », a-t-il simplement commenté à l’issue de la panne.
En avril, l’Équateur avait subi des coupures de courant programmées pouvant aller jusqu’à treize heures en raison d’une sécheresse prolongée, des réservoirs hydroélectriques à leur minimum, et de la vétusté des infrastructures, selon les autorités. Les coupures ont cessé en mai avec le retour des pluies.