Après une accalmie de deux ans, la Californie est de nouveau en proie aux incendies. Six foyers considérés comme importants – parmi des dizaines d’autres – étaient en activité mercredi 19 juin, un début de saison jugé inhabituellement précoce par les pompiers alors que la Californie est épargnée par la canicule record qui sévit sur le Midwest et le nord-est des Etats-Unis.
Le premier incendie, le Post fire, s’est déclaré le 15 juin près de Gorman, à une centaine de kilomètres au nord de Los Angeles. Mercredi, il avait brûlé quelque 8 090 hectares. Il a entraîné la fermeture temporaire de l’autoroute I-5, un axe nord-sud majeur et l’évacuation de plus de 1 000 campeurs, mais n’a pas causé de destructions de bâtiments, la zone, située autour du col de Tejon, étant peu peuplée. Selon les premières constatations, l’incendie a démarré dans un atelier de carrosserie et s’est propagé en profitant de vents importants.
Dans le nord de la Californie, deux foyers occupent les pompiers. Le premier, qui s’est déclaré le 16 juin, dans le comté de Sonoma, au nord de San Francisco, rappelle de très mauvais souvenirs aux viticulteurs de la région dont une vingtaine d’exploitations avaient été réduites en cendres en 2020. Une dizaine de structures ont été détruites. Le second s’est déclaré le 17 juin, dans le comté de Colusa, à 95 km au nord de Sacramento. En deux jours, il avait déjà brûlé plus de 6 000 hectares sous l’effet du vent, selon CalFire, l’agence de lutte contre les incendies.
« Formation de maladies à long terme »
Point commun de tous ces feux : ils se sont déclarés dans des zones de broussaille et de hautes herbes, les premiers éléments de végétation à se dessécher en début de saison, en particulier sur les terres exposées au sud. A ce stade, aucune forêt n’a été affectée par ces « foyers épisodiques poussés par le vent, typiques d’incendies de début de saison », explique le climatologue Daniel Swain. Comme en 2022, la Sierra Nevada a connu à l’hiver 2023-2024 un enneigement supérieur à la moyenne. Le sol reste humide, les arbres sont protégés.
Ce début de saison précoce est venu rappeler aux Californiens que les conséquences des incendies n’en finissent pas de s’accumuler. Selon une étude publiée le 7 juin dans la revue Science Advances, plus de 50 000 Californiens sont morts prématurément entre 2008 et 2018 à cause de l’inhalation de particules fines provenant des feux de forêt. Les scientifiques ont mesuré la concentration de ces particules, connues sous le nom de PM2,5 et liées à divers problèmes de santé, respiratoires ou cardiaques, et l’ont comparée aux chiffres de mortalité dans les zones concernées. Pour la seule année 2018, ils ont estimé à 12 850 le nombre de décès pouvant être imputés à l’inhalation de PM2,5.
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