dimanche, septembre 8, 2024
Home World En Allemagne, ThyssenKrupp se déchire autour du sauvetage de sa division acier

En Allemagne, ThyssenKrupp se déchire autour du sauvetage de sa division acier


Une effigie du PDG de ThyssenKrupp, Miguel Angel Lopez Borrego, lors d’une manifestation contre les suppressions d’emplois au siège de l’entreprise à Duisburg, dans l’ouest de l’Allemagne, le 9 août 2024.

Rien ne va plus chez ThyssenKrupp, le conglomérat industriel de la Ruhr aux deux cents ans d’histoire mouvementée. Alors que sa division acier, ThyssenKrupp Steel Europe (TKSE), a plongé dans le rouge fin 2023, la direction de l’entreprise est en conflit ouvert depuis une semaine sur les mesures de redressement. Jeudi 29 août, pas moins de sept membres du directoire et du conseil de surveillance de Steel Europe, souvent des personnalités célèbres du monde économique, ont remis leur démission, dans un mouvement collectif inédit au sein d’un grand groupe allemand. L’équipe dirigeante se déchire sur la meilleure façon de sauver le premier aciériste du pays, alors que la demande s’effondre et que l’entreprise doit en même temps financer sa décarbonation.

Le climat est si tendu que le ministre de l’économie lui-même, Robert Habeck, s’est exprimé sur le conflit. « La situation chez ThyssenKrupp s’est envenimée de tous côtés à tel point que les positions sont irréconciliables. Ce n’est pas une bonne situation », a-t-il déclaré à la presse locale. Pour stabiliser la situation, les représentants des salariés ont appelé l’Etat à entrer au capital, mais l’option a été immédiatement rejetée par le gouvernement, déjà en proie avec des problèmes budgétaires considérables. Le conflit a mis en évidence des positions radicalement opposées sur la façon de poursuivre la scission du groupe, en vendant une partie de la division acier à un repreneur prêt à investir.

Au printemps, un candidat avait été trouvé en la personne du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, spécialiste de la reprise d’activités en déclin. Il a acquis 20 % des parts de TKSE, via sa société EPCG, avec l’ambition de faire monter sa participation à 50 %. Samedi 31 août, Sigmar Gabriel, président démissionnaire du conseil de surveillance et ancien vice-chancelier social-démocrate, a renversé la table en appelant à la vente complète de la division acier à l’homme d’affaires tchèque.

Ce scénario a été immédiatement rejeté, dimanche, par le patron de ThyssenKrupp, Miguel Lopez, qui veut que le conglomérat conserve 50 % des parts. « L’acier appartient à la Ruhr, et cela doit rester ainsi », a-t-il fait savoir. La vente totale était également critiquée par les représentants des salariés, qui redoutent des coupes dans les effectifs.

Une compétitivité érodée

Les hauts-fourneaux et laminoirs de Duisburg, Bochum et Dortmund, qui produisent de l’acier de haute qualité destiné largement à l’industrie automobile, emploient au total 27 000 personnes. L’aciériste incarne comme aucun autre l’histoire industrielle allemande depuis le XIXe siècle, et le capitalisme rhénan. Berceau de la codécision à l’allemande, l’entreprise fait traditionnellement l’objet d’une attention politique exceptionnelle, aussi bien dans le fier Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le plus peuplé d’Allemagne, qu’à Berlin. Cela explique pourquoi, en 2022, le groupe a reçu une subvention du gouvernement de 2 milliards d’euros pour convertir ses fours à l’hydrogène : l’acier du Rhin doit devenir un modèle de production décarbonée. Dans la Ruhr industrielle, où le ciel est si bas, la vision d’avenir s’appelle « acier vert ».

Il vous reste 24.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

Must Read

US informs allies Iran transferred ballistic missiles to Russia to use in Ukraine war

Iran has supplied Moscow with its Shahed attack drone to use on the battlefield. Tehran...
video

سعد حسین رضوی مکمل جلالی بیان لیاقت باغ راولپنڈی | 2024 | قادیانیت کے خلاف تاریخی بیان

rizvi new bayan tlp tarana allama hassan raza naqshbandi allama khadim hussain rizvi janaza faisal hills imran abbas naat ... source

L’olivier, symbole malmené en terre occupée

« Personne ne dit à un olivier : “Comme tu es beau !” Mais : “Quelle noblesse et quelle...

Au Maroc, un an après le séisme, des sinistrés toujours sous la tente

Les habitants de Tassloumte ne prient plus dans leur vieille mosquée. Dans la nuit du...