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En Algérie, faible engouement pour une présidentielle sans suspens


Un bureau de vote, à Alger, le 7 septembre 2024.

Les images n’ont pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. Samedi 7 septembre, à 8 heures, la chaîne de télévision privée Echourouk diffuse des images d’un attroupement de jeunes hommes bien rasés devant une école de Telaghma, dans la wilaya de M’Sila, dans l’est de l’Algérie, évoquant en légende une « grande affluence ». Pour certains, peu de doutes : il s’agit de soldats, envoyés là pour montrer l’image d’une foule d’électeurs venus voter en masse à la présidentielle, promise au président sortant Abdelmadjid Tebboune.

Si elle n’a pas trompé grand monde, l’image correspond au souhait des autorités de voir cette « fête électorale », selon la formule consacrée par les médias locaux, se terminer par une participation plus importante que les 39,8 % recensés lors de la dernière présidentielle, le 12 décembre 2019, remportée par M. Tebboune – soit le taux de participation le plus bas de l’histoire pour cette élection en Algérie.

A Alger, ce samedi ressemblait à un vendredi, jour de la grande prière et de repos. L’enthousiasme populaire espéré par les autorités n’était pas au rendez-vous. Les bureaux de vote, ouverts dès 8 heures le matin, n’ont pas attiré les foules. A 10 heures, seuls 2,28 % des Algérois avaient voté, alors que le taux de participation national atteignait difficilement les 4,56 %, selon les chiffres de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Un démarrage lent, habituel dans les grandes villes, où l’on constate souvent un regain d’affluence en fin de journée. En tout, plus de vingt-quatre millions d’électeurs, dont plus de 865 000 à l’étranger, étaient appelés aux urnes. Parmi eux, 36 % ont moins de 40 ans, la tranche d’âge réputée la plus abstentionniste.

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Face à Abdelamadjid Tebboune, deux candidats condamnés à faire de la figuration : Youcef Aouchiche, premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), et Abdelaali Hassani Cherif, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), un parti islamiste. Les deux opposants ont mené une campagne lisse, s’abstenant d’interpeller le chef de l’Etat sur son bilan et sur son programme.

Dans cette élection verrouillée, le véritable adversaire de M. Tebboune était l’abstention, une donnée devenue structurelle en Algérie. « Si Youcef Aouchiche et Abdelaali Hassani Cherif avaient réellement assumé leur statut d’opposant, cela aurait donné une campagne vivante et aurait peut-être favorisé une bonne participation. Mais en leur imposant un rôle contraint, le régime a raté une occasion d’intéresser les Algériens », estime un ancien journaliste qui a requis l’anonymat.

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