Son acquittement n’éclaircit pas son avenir politique. La justice pakistanaise a acquitté, samedi 13 juillet, l’ancien premier ministre Imran Khan d’une condamnation pour mariage illégal en vertu de la loi islamique, a annoncé son parti politique. Il reste toutefois emprisonné pour des accusations d’incitation aux émeutes.
Un tribunal d’Islamabad a « rejeté les charges » pesant contre M. Khan, a fait savoir un porte-parole de son parti, le Pakistan Tehrik-e-Insaf (PTI), permettant ainsi d’annuler une peine de prison de sept ans prononcée le 3 février quelques jours avant des élections législatives contestées.
En février dernier, l’homme de 71 ans avait écopé de trois condamnations pour divulgation de documents classifiés, mariage illégal et corruption – une peine suspendue depuis. Ces trois condamnations avaient été annoncées à quelques jours des élections législatives du 8 février, auxquelles il n’a pas pu se présenter, parce qu’il était emprisonné depuis août et inéligible. M. Khan attribue à l’armée ses ennuis judiciaires, destinés, selon lui, à empêcher son retour au pouvoir.
Imran Khan avait bénéficié des faveurs des militaires pour être élu en 2018, mais l’ancien joueur vedette de cricket est ensuite tombé en disgrâce et les a accusés d’avoir orchestré son éviction du poste de premier ministre en avril 2022. Le PTI a fait l’objet d’une vaste répression avant le scrutin de février, qui a obligé ses candidats à se présenter en indépendants.
De nombreuses allégations de manipulation ont accompagné ces élections, après que les autorités ont coupé le réseau de téléphonie mobile le jour du scrutin et que le dépouillement a pris plus de vingt-quatre heures. Les partisans d’Imran Khan sont sortis vainqueurs du scrutin, mais avec une avance insuffisante pour former le gouvernement. Ils ont laissé le champ libre à une coalition dirigée par le nouveau premier ministre, Shehbaz Sharif, lequel aurait bénéficié du soutien de l’armée.