Au moins 15 personnes ont été tuées dans des attaques djihadistes lors du Nouvel An contre deux villages de l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué, mercredi 3 janvier, à l’AFP trois habitants.
Les assaillants sont arrivés lundi à bord de plusieurs camions équipés de mitrailleuses et des motos dans les villages de Gatamarwa et Tsiha, près de la ville de Chibok, ont indiqué les habitants. « Le bilan des attaques dans les deux villages s’élève à 15 morts », a déclaré à l’AFP Manasseh Allen, responsable de l’Association pour le développement de la région de Chibok (CADA).
Les djihadistes ont également kidnappé une jeune femme à Tsiha, a affirmé Samson Bulus, un autre habitant. Nahum Daso, porte-parole de la police de l’Etat de Borno, a confirmé l’attaque, mais n’a pas fourni de détails ni donné le bilan des victimes.
Les djihadistes, habillés en soldats, sont entrés à Gatamarwa vers 16 heures (heure locale), ouvrant le feu sur les habitants, dont un groupe de personnes revenant d’un enterrement, a déclaré M. Allen. « Ils ont tué 12 personnes à Gatamarwa et trois autres à Tsiha », a-t-il ajouté. Un bilan confirmé par deux autres personnes.
« Outre les meurtres, les insurgés ont emporté de la nourriture et incendié des maisons dans les deux villages », a avancé Ayuba Alamson, un responsable de la population de Chibok. Pour l’heure, aucun élément ne permet d’identifier clairement la faction djihadiste qui a mené ces assauts.
Plus de 2 millions de déplacés
Dans la région, le groupe islamiste Boko Haram et sa faction rivale, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), mènent tous deux des raids contre la population.
Encore aujourd’hui, la ville de Chibok reste associée à l’enlèvement en 2014 par Boko Haram de plus de 270 jeunes filles âgées de 12 à 17 ans, qui avait provoqué une énorme vague d’indignation internationale et une campagne baptisée #BringBackOurGirls pour leur libération. Près de la moitié d’entre elles est toujours portée disparue. Beaucoup ont été mariées de force à des combattants djihadistes.
Après cet enlèvement massif d’écolières, les dispositifs de sécurité ont été renforcés dans certaines parties de la région, mais les raids meurtriers des groupes islamistes s’y poursuivent. Depuis le début de l’insurrection djihadiste en 2009, le conflit a fait plus de 40 000 morts et 2 millions de déplacés au Nigeria, et déclenché une grave crise humanitaire, selon l’ONU. Les violences se sont depuis étendues au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.