Les Vingt-Sept ne veulent pas donner l’impression qu’ils vont passer des semaines, après les élections européennes du 9 juin, à s’étriper pour choisir les prochains présidents de la Commission et du Conseil européen ainsi que le futur chef de la diplomatie communautaire. Entre la guerre en Ukraine, la percée des extrêmes droites en Europe, la perspective de voir Donald Trump revenir à la Maison Blanche, le décrochage économique de l’Union, le réchauffement climatique et l’offensive de la Chine comme des Etats Unis pour s’imposer dans les technologies d’avenir, ils ne peuvent se permettre un nouveau psychodrame.
C’est donc méticuleusement que les chefs d’Etat et de gouvernement européens avaient préparé leur réunion, lundi 17 juin, à Bruxelles, afin de ne pas laisser d’espace à l’improvisation. Les citoyens européens apprécieraient peu que « les politiciens, ici à Bruxelles, discutent pendant des semaines de qui va faire quoi quand il y a tant de défis », a relevé le chef du gouvernement irlandais, Simon Harris. « Il est important que les décisions soient prises rapidement car nous vivons des temps difficiles », abonde le chancelier allemand, Olaf Scholz.
Et pourtant, même s’ils assurent en être proches, les Vingt-Sept ne sont pas parvenus à un accord formel, lundi soir. « Il faut que ça mijote », mais « je pense qu’on n’est pas loin », confie le président français, Emmanuel Macron, qui mise sur un accord en fin de semaine prochaine, quand les dirigeants se retrouveront une nouvelle fois à Bruxelles. De fait, les favoris sont bien identifiés et soutenus aussi bien par la droite du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux de Renew, qui forment une coalition au Parlement européen.
A commencer par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, qui cherche à être reconduite. « Une excellente candidate », assure le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, qui se réjouit du « consensus émergent » sur l’ensemble des nominations à venir. Alors que le PPE a renforcé sa position de premier groupe politique au Parlement européen, le 9 juin, l’ex-ministre d’Angela Merkel est légitime.
Offensive du PPE
Dans ce contexte, les S&D, qui forment la deuxième force politique dans l’hémicycle strasbourgeois et ont plutôt bien résisté dans les urnes, réclament la présidence du Conseil, qu’ils souhaitent voir revenir à l’ancien premier ministre portugais Antonio Costa. Le PPE et les S&D ont par ailleurs pour habitude de se partager la présidence du Parlement européen, qui change à mi-mandat. La Maltaise Roberta Metsola, l’actuelle tenante du poste, pourrait donc rester deux ans et demi de plus en fonction, avant de se retirer au profit d’un socialiste.
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