Une éruption volcanique s’est produite dimanche en Islande, près du port de pêche de Grindavik (sud-ouest). Les habitants ont été évacués en urgence dans la nuit. Cette éruption volcanique est la cinquième en Islande en près de trois ans.
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Un volcan est entré en éruption dimanche 14 janvier à proximité du port de pêche de Grindavik, dans le sud-ouest de l’Islande, dont les habitants ont été évacués dans la nuit en urgence.
L’activité sismique s’est fortement accélérée pendant la nuit et les quelques dizaines d’habitants qui étaient réinstallés à Grindavik ont été évacués vers 3 h (locales et GMT), selon la radio-télévision publique islandaise.
L’éruption a débuté vers 8 h du matin au nord de Grindavik, selon l’office météorologique islandais (IMO), et les images de surveillance montrent d’importantes coulées de lave orange vif le long de deux fissures. « Une nouvelle fissure s’est ouverte juste à l’extérieur des limites de la ville de Grindavik », indique l’IMO dans un nouveau bulletin à la mi-journée.
L’Office avait annoncé en début de matinée qu’une première fissure s’était créée « des deux côtés des défenses qui ont commencé à être construites au nord de Grindavík », à environ 450 mètres de la ville.
« La ville a déjà été évacuée avec succès pendant la nuit et aucune vie n’est en danger, mais les infrastructures pourraient être menacées. Les vols ne sont pas interrompus », a dit le président islandais, Guðni Thorlacius Jóhannesson, dans un message sur X (ex Twitter).
Pour le maire de Grindavik, Fannar Jónasson, la nouvelle fissure « crée une nouvelle situation » mais « on ne peut rien faire », a-t-il dit à RUV, jugeant la situation inquiétante.
Il s’agit de la cinquième éruption volcanique en Islande en près de trois ans, la précédente avait eu lieu dans la soirée du 18 décembre dans ce même secteur, situé à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale Reykjavik.
Grindavik, une petite ville de 4 000 habitants, avait été évacuée le 11 novembre par mesure de précaution après des centaines de séismes provoqués par le déplacement du magma sous la croûte terrestre – signe précurseur d’une éruption volcanique. Ces séismes ont endommagé la ville, créant d’importantes fissures dans les routes et sur les maisons et bâtiments publics.
Surveillance d’une centrale géothermique
Peu après l’éruption du 18 décembre, les habitants avaient eu le droit d’y retourner brièvement, puis de façon permanente depuis le 23 décembre, avant d’être évacués urgemment dans la nuit. Seuls quelques dizaines d’entre eux avaient réinvesti leur maison.
Les autorités avaient lancé samedi soir un ordre d’évacuation de la ville d’ici lundi en raison de l’activité sismique et de son impact sur les crevasses déjà existantes dans la ville. Elles ont donc dû accélérer le rythme pendant la nuit.
Cette décision fait également suite à la disparition, mercredi, d’un Islandais de 51 ans qui travaillait à reboucher une crevasse dans un jardin privé lorsque le sol s’est soudainement dérobé sous ses pieds.
Après d’intenses recherches pendant 48 heures, les autorités ont décidé d’y mettre un terme vendredi soir en raison de la dangerosité des lieux. L’homme, qui n’a pas été retrouvé, avait fait une chute de plus de trente mètres dans une crevasse.
Les autorités surveillent attentivement la centrale géothermique de Svartsengi, située dans ce même secteur et qui fournit électricité et eau à environ 30 000 habitants de la région, et dont les installations sont protégées par un mur.
« Ce qui compte, c’est l’endroit où la lave s’écoule. Il est maintenant très important de la surveiller », a expliqué Kristín Jónsdóttir, volcanologue de l’IMO à la RUV.
Jusqu’à l’éruption de mars 2021, la péninsule de Reykjanes, au sud de la capitale Reykjavik, avait été épargnée par les éruptions pendant huit siècles.
Il y en a eu quatre autres, en août 2022 et juillet 2023, le 18 décembre 2023 et ce dimanche matin. Autant de signes, pour les volcanologues, d’une reprise de l’activité volcanique dans la région.
Quatre jours après l’éruption du 18 décembre, les autorités avaient déclaré que l’activité volcanique s’était arrêtée, mais sans pouvoir dire si l’éruption était terminée, en raison de possibles écoulements de laves en sous-sol.
Trente-trois systèmes volcaniques sont considérés comme actifs dans ce pays de feu et de glace, région la plus volcanique d’Europe.
Avec AFP