L’armée israélienne a annoncé mardi 2 janvier avoir ouvert une enquête visant l’un de ses soldats, soupçonné d’avoir tué un Palestinien détenu dans la bande de Gaza. Présenté par l’armée comme un « terroriste présumé », ce Palestinien avait été arrêté, puis interrogé à Gaza, avant d’être placé « sous la supervision d’un soldat, qui est soupçonné d’avoir ouvert le feu sur lui, entraînant sa mort », selon un communiqué de l’armée. « A la lumière des informations préliminaires, une enquête de la police militaire a été ouverte pour examiner les circonstances du tir », a-t-elle ajouté.
Des centaines de Palestiniens ont été détenus depuis le début de la guerre, le 7 octobre, entre Israël et le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza. Le Hamas avait réclamé le 24 décembre une enquête internationale sur des « exécutions sommaires » qu’il accuse l’armée israélienne d’avoir commises dans la bande de Gaza, en affirmant en avoir recensé au moins 137 depuis le début de la guerre.
Quelques jours avant, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme avait réclamé à Israël l’ouverture d’une enquête sur « la possible commission d’un crime de guerre » par ses forces en raison d’« informations inquiétantes » concernant la mort de « 11 hommes palestiniens non armés » dans la ville de Gaza. Israël avait affirmé que ces accusations étaient « sans fondement et dépourvues de vérité ».
Des « combats prolongés » qui devraient durer « tout au long de l’année »
Près de trois mois après le début de la guerre, l’armée israélienne poursuit mardi son offensive dans la bande de Gaza, assiégée, où des bombardements ont secoué le territoire palestinien dans la nuit. Malgré les demandes pressantes de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu, le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a déclaré lundi que l’armée se préparait à des « combats prolongés » qui devraient durer « tout au long de l’année ».
D’après l’Agence France-Presse (AFP), sur le terrain, des témoins ont fait état, dans la nuit de lundi à mardi, de tirs de missiles en direction de la ville de Rafah (Sud), et de bombardements autour du camp de réfugiés de Jabaliya (Nord). Des combats ont également été signalés dans les zones de Maghazi et d’Al-Boureij, ainsi que dans la principale ville du sud, Khan Younès, devenue l’épicentre des opérations de l’armée israélienne.
D’autres témoins, dans le nord de Gaza, ont déclaré lundi à l’AFP qu’ils avaient vu les forces israéliennes quitter plusieurs zones de la ville de Gaza et autour de celle-ci, ce qui suggère un redéploiement plutôt qu’un retrait permanent.
Le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a affirmé que l’armée israélienne « adaptait la planification du déploiement des forces à Gaza », y compris pour les soldats de réserve, car « les combats vont se poursuivre et ils seront toujours nécessaires ». Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a quant à lui déclaré que les habitants de certaines villes et de certains villages proches de la frontière de Gaza, dont beaucoup ont été évacués depuis les attaques du 7 octobre, pourraient « bientôt rentrer chez eux ».
Au moins 22 185 personnes – majoritairement des femmes, des enfants et des adolescents – ont été tuées à Gaza depuis le début de l’offensive de l’armée israélienne, selon le dernier bilan du ministère de la santé gazaoui. Ce bilan comprend 207 personnes tuées au cours des dernières vingt-quatre heures, a précisé le ministère, qui a aussi fait état de blessures pour 57 035 autres personnes depuis le 7 octobre.
La guerre a été déclenchée en représailles à l’attaque sans précédent, à cette date du 7 octobre, du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a fait environ 1 140 morts sur le sol israélien, en majorité des civils, selon les autorités de l’Etat hébreu.