Un migrant est mort dans la nuit de jeudi 18 à vendredi 19 juillet dans le naufrage de son embarcation dans la Manche, le troisième naufrage meurtrier dans cette zone en une semaine, a annoncé la préfecture maritime. Selon une source policière, il s’agirait d’un jeune homme d’origine soudanaise.
Au cours de l’opération de sauvetage de ces migrants qui tentaient de gagner l’Angleterre, 85 personnes ont été secourues, selon le bilan de la préfecture maritime de la mer du Nord et de la Manche (Premar). Les passagers de l’embarcation clandestine sont notamment des personnes déclarant être éthiopiennes, érythréennes et soudanaises, d’après des éléments récoltés par les pompiers.
Le naufrage s’est déroulé au large de Calais. Peu avant 1 heure du matin, « l’embarcation, très chargée, est en difficulté et les personnes à bord demandent assistance au patrouilleur de service public Cormoran », rapporte la Premar. Le Cormoran a alors récupéré cinq personnes tombées à l’eau avant de transférer à son bord les autres migrants et de constater qu’une personne était inanimée.
Six morts en une semaine
Mercredi au large de Gravelines, une femme érythréenne avait trouvé la mort lors de la tentative de traversée d’un autre canot transportant 72 migrants. Vendredi, quatre migrants étaient morts et des dizaines avaient été repêchés par les secours alors qu’ils étaient déjà à l’eau, leur embarcation s’étant dégonflée dans la Manche. Ils avaient pris la mer depuis les côtes proches de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) vers 2 heures du matin dans l’espoir de rallier l’Angleterre.
Lors du traditionnel discours du roi, cérémonie solennelle à la réouverture du Parlement britannique, le nouveau gouvernement travailliste s’est engagé mercredi à lutter contre l’immigration clandestine, qui s’est imposée dans le pays comme un thème majeur des dernières législatives. Il a annoncé la création d’une nouvelle force de sécurité dotée de « pouvoirs antiterroristes ». Ce nouveau « commandement pour la sécurité aux frontières » vise à « renforcer » la lutte contre les passeurs.
Parmi les plus fréquentés au monde, le détroit du Pas-de-Calais a été le théâtre ces dernières années de nombreux naufrages, le pire ayant eu lieu en 2021 quand 27 migrants, majoritairement des Kurdes irakiens âgés de 7 à 46 ans, sont morts noyés. Cet été, plus de 1 000 policiers et gendarmes sont déployés sur le littoral pour lutter contre l’immigration illégale, a indiqué le préfet du Pas-de-Calais, rappelant que 344 tentatives de traversées maritimes ont été interceptées côté français depuis le début de l’année, et 314 interpellations opérées parmi des filières de passeurs.
Plus de 12 000 personnes ont atteint les côtes anglaises clandestinement en 2024, surtout depuis la France, selon des chiffres officiels britanniques mi-juin. Cela représente une hausse de 18 % par rapport à la même période l’an dernier, malgré le durcissement opéré par les gouvernements conservateurs ces dernières années.
Vendredi, après la mort des quatre migrants au large de Boulogne, le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant avait affirmé que depuis le début de l’année 2024, 20 migrants étaient morts en tentant de rejoindre le Royaume-Uni à bord d’une embarcation clandestine. Avec les deux nouveaux naufrages de la semaine, ce bilan monte donc à 22. Les migrants arrivés de manière irrégulière sont désormais interdits de demander l’asile au Royaume-Uni.