Les services de renseignement français ont interpellé un Tchétchène de 18 ans, pour avoir envisagé de commettre un attentat d’inspiration islamiste visant les épreuves de football des Jeux olympiques à Saint-Étienne, a annoncé, vendredi, le ministère de l’Intérieur. Il a été mis en examen et écroué.
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Il s’agit du troisième attentat déjoué depuis le début de l’année en France et, selon le ministère de l’Intérieur, du « premier » contre les JO de Paris (26 juillet-11 août).
Le 22 mai, « la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a procédé à Saint-Étienne (Loire) à l’interpellation d’un ressortissant tchétchène de 18 ans soupçonné de vouloir commettre un attentat d’inspiration islamiste sur le sol national », a annoncé la Place Beauvau, vendredi, dans un communiqué.
Le suspect a été mis en examen, dimanche dernier, des chefs d’association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes et placé en détention provisoire, a indiqué à l’AFP le parquet national antiterroriste (Pnat).
« Il lui est reproché d’avoir, au nom de l’idéologie jihadiste de l’État islamique, envisagé de commettre une action violente notamment en ciblant des rassemblements de supporters, en marge d’événements sportifs devant se tenir à Saint-Étienne pendant les Jeux olympiques », a ajouté la même source.
« Les premiers éléments démontrent qu’il préparait de manière active un attentat contre le stade Geoffroy-Guichard », l’antre du football stéphanois, selon le ministère.
D’après Beauvau, « il aurait souhaité s’en prendre à des spectateurs, mais également aux forces de l’ordre et mourir en martyr ».
Il s’agit, toujours selon l’Intérieur, du 50e attentat déjoué par les services de renseignement depuis 2017.
Inconnu des renseignements
Depuis 2018, plusieurs affaires de terrorisme, dont trois attentats, ont impliqué en France des jihadistes originaires de républiques russes du Nord-Caucase, essentiellement de Tchétchénie.
Le Tchétchène interpellé la semaine dernière n’était, lui, pas connu des services de renseignement, selon une source policière.
L’attaque au couteau dans le quartier de l’Opéra de la capitale en mai 2018 par Khamzat Azimov, l’assassinat dans la banlieue parisienne de Samuel Paty en octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov et, le 13 octobre dernier, celui de Dominique Bernard à Arras (Nord) par Mohammed Mogouchkov ont tous pour point commun d’avoir été commis par des jeunes radicalisés originaires du Nord-Caucase.
Ce dernier attentat, commis par un Russe fiché pour radicalisation et visant cet enseignant, avait provoqué une vive émotion en France. Il avait été invoqué par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour donner un coup de vis sécuritaire à sa loi sur l’immigration, adoptée en début d’année.
Vendredi, le ministre, cité dans le communiqué, a félicité les services de renseignement, qui « démontrent une nouvelle fois leur pleine mobilisation et leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme » à l’approche des JO, événement mondial qui fera l’objet d’un dispositif de sécurité pharaonique.
Plusieurs projets impliquant des ressortissants de républiques caucasiennes ont été déjoués. Ce fut le cas en 2018 de deux projets d’attentats contre la communauté homosexuelle de Strasbourg, tandis que le frère de Mohammed Mogouchkov est incarcéré pour avoir envisagé une attaque contre l’Élysée en 2019.
Après l’attentat d’Arras, Gérald Darmanin avait appelé à une « approche spécialisée pour les jeunes hommes originaires du Caucase sur la tranche 16-25 ans ».
Avec AFP