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Sur le plateau du Golan, des Syriens dénoncent la présence de l’armée israélienne et les déplacements forcés


Dimanche 8 décembre, à l’aube, Ghada Ramadan est réveillée au son des tirs à l’arme automatique et des raids aériens. « On ne savait pas ce qui se passait, on ne savait même pas que Bachar [Al-Assad, le dirigeant syrien] était tombé. La première chose qu’on a entendue, c’était l’invasion des Israéliens », raconte cette éleveuse de vaches de 50 ans originaire de Rasm Al-Rawadi. Vers 5 h 30, des unités de blindés de l’Etat hébreu pénètrent dans ce hameau de la province syrienne de Kuneitra, niché au cœur de la zone démilitarisée établie en 1974 entre la Syrie et les hauteurs du plateau du Golan illégalement occupées par Israël depuis 1967.

Durant toute la matinée, Ghada Ramadan et sa famille restent calfeutrées chez elles, jusqu’à ce que des soldats israéliens défoncent leur porte aux alentours de 11 heures. « Ils étaient masqués, les enfants étaient en panique. Ils nous ont forcés à sortir de chez nous sous la menace de leurs armes », poursuit-elle, en mimant la scène à grands gestes. Les habitants sont ensuite rassemblés dans une école, les hommes séparés des femmes et des enfants. Certains sont questionnés, la plupart fichés par l’armée israélienne, qui prend des photos et les cartes d’identité.

Nazeeha Hassoun, habitante du village druze de Hadar (Syrie), gagne sa vie en vendant du pain. Le 19 décembre 2024.
Les représentants de la ville de Hadar (environ 12 000 habitants) vivent dans la crainte de l’expansion israélienne sur le plateau du Golan, relevant du gouvernorat de Kuneitra. Le 19 décembre 2024.

« Pendant ce temps-là, ils fouillaient chaque maison. Leurs tanks ont détruit des habitations. Après plus de quatre heures, ils nous ont dit : “Ceci est désormais une position militaire, vous avez quelques minutes pour évacuer” », se désole l’éleveuse qui, comme la totalité des 350 habitants du hameau, a été forcée de partir. « On vivait sous le joug de Bachar et aujourd’hui sous celui des Israéliens. Aura-t-on un jour le droit à une vie décente ? On veut juste rentrer chez nous », implore celle qui a trouvé refuge dans une petite ferme des environs où s’entassent une trentaine de déplacés.

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