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Sept ONG ont interpellé, mardi, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau pour qu’il porte une position ambitieuse sur les conditions d’élevage au moment où les textes européens sont en train d’être révisés.
« Élevez vos ambitions, Monsieur le Ministre ! » : sept ONG ont demandé mardi 12 avril au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, de porter une position « ambitieuse » à l’occasion de la révision de la réglementation européenne sur le bien-être animal.
Ces ONG de protection animale (CIWF France, Fondation Brigitte Bardot, LFDA, Welfarm, OABA, Quatre pattes et Convergence animaux politique) ont pris la parole à quelques pas de l’Assemblée nationale, dans l’espoir d’influer sur la position défendue par la France à Bruxelles.
La Commission européenne prépare une proposition de révision de la réglementation sur le bien-être animal, attendue à l’automne prochain. Le directeur de CIWF France, Yvan Savy, a estimé que cette révision du cadre régissant l’élevage, le transport et l’abattage des animaux était une « opportunité unique en une génération ».
« Ouvrez les cages ! »
Actuellement, plus de 300 millions d’animaux – poules, truies, lapins – passent tout ou partie de leur vie en cage chaque année dans l’UE. Les poules sont jusqu’à 50 000 par bâtiment et des poulets « grandissent si vite que leur corps ne peut même plus les porter », a-t-il ajouté. « Ouvrez les cages, Marc Fesneau ! », a-t-il lancé.
Les associations demandent la fin des cages, l’interdiction de transporter des animaux vivants hors de l’Union européenne ou encore l’obligation d’indiquer le mode d’élevage sur les emballages, pour que les consommateurs achètent en toute connaissance de cause.
Le « système intensif à haute densité ne peut pas continuer », a déclaré Élodie Gérôme, de l’association Quatre pattes. Selon Lorène Jacquet, de la fondation Brigitte Bardot, la France « doit préparer les filières » à une transition « inéluctable ».
Au moment de l’abattage, les ONG veulent notamment la généralisation de la vidéosurveillance et l’arrêt de la pratique consistant à suspendre les volailles par les pattes, tête en bas, avant la mise à mort.
Les associations plaident pour que l’étourdissement soit systématiquement pratiqué avant la tuerie. Le sujet est hautement sensible, dans la mesure où l’animal doit être conscient avant sa mise à mort selon les principes de l’abattage rituel (casher et halal).
Près d’une pile d’animaux en peluche portant des badges sur leur fourrure synthétique (« Élevez vos ambitions, Monsieur le ministre ! »), quatre députés ont assuré les associations de leur soutien : l’élue Renaissance Corinne Vignon, l’écologiste Sandrine Rousseau, les insoumis Aymeric Caron et Anne Stambach-Terrenoir (La France insoumise). La France doit être « moteur », a défendu Corrine Vignon, quand Anne Stambach-Terrenoir a appelé à « sortir de ce statu quo absolument néfaste ».
La législation européenne sur le bien-être animal doit être révisée en 2023, exigeons de la France une position ambitieuse !
Fermes-usines, élevage en cage, conditions de transport désastreuses, logiques exportatrices absurdes, il y a tant à faire. @MFesneau, soyez au RDV. pic.twitter.com/FK9y1IAC5n
— Anne Stambach (@Anne_Stambach) April 11, 2023
Avec AFP