L’armée israélienne a mené, mardi 27 août, de nouvelles frappes meurtrières et multiplié les ordres d’évacuations dans la bande de Gaza, aggravant, selon l’ONU, la catastrophe humanitaire en cours dans le territoire assiégé. Sept personnes, dont au moins trois enfants d’une même fratrie, ont péri mardi dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés d’Al-Maghazi, dans le centre du territoire palestinien, d’après les secours. Quatre autres sont mortes dans un bombardement sur Khan Younès (Sud), selon la défense civile.
L’armée israélienne annonce avoir libéré un otage israélien détenu dans la bande de Gaza
Lors d’« une opération complexe » dans le sud de Gaza, l’armée israélienne a annoncé mardi avoir « sauvé » un Bédouin du sud d’Israël, l’otage Kaid Farhan Alkadi, 52 ans, qui avait « été enlevé par l’organisation terroriste Hamas et emmené dans la bande de Gaza le 7 octobre ».
Le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a affirmé lors d’un point presse que M. Alkadi avait été retrouvé dans « un souterrain ». Il a insisté sur le fait qu’il ne donnerait aucun détail supplémentaire « pour des raisons de sécurité » et a refusé de répondre à la question de savoir si M. Alkadi avait été retenu dans ce tunnel avec d’autres otages. Il y a une semaine, six corps d’otages avaient été retrouvés dans le même tunnel.
L’hôpital Soroka de Beersheba (Sud), qui a accueilli l’otage libéré, a fait savoir dans un communiqué que « son état de santé était bon » et qu’il avait rencontré sa famille. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est entretenu au téléphone avec M. Alkadi, selon son bureau. Il a par ailleurs précisé qu’Israël menait de front « des négociations et des opérations de sauvetage » afin de libérer tous les otages.
Les discussions sur une trêve à Gaza se poursuivent à Doha
Les discussions sur un cessez-le-feu et une libération des otages dans la bande de Gaza, entamées il y a quelques jours en Egypte, au Caire, se poursuivent au Qatar, à Doha, a fait savoir un responsable américain, mardi, à l’Agence France-Presse. Brett McGurk, conseiller du président américain, Joe Biden, pour ce qui concerne le Moyen-Orient, se trouve sur place, a-t-il précisé.
Israël et le Hamas, qui ne participe pas à ces négociations, se rejettent la responsabilité de l’échec d’un accord. Un des points d’achoppement : le contrôle du couloir de Philadelphie, une bande de terre située le long de la frontière entre Gaza et l’Egypte, où Benyamin Nétanyahou insiste pour maintenir des troupes.
Jusqu’ici, une seule et unique trêve d’une semaine a eu lieu, fin novembre. Elle avait notamment permis la libération d’une centaine d’otages.
Un nombre record d’ordres d’évacuations, des Palestiniens forcés de se réfugier sur la plage
Israël a émis un nombre sans précédent d’ordres d’évacuation ces derniers jours, ce qui contribue à réduire les zones accessibles à l’aide humanitaire, alors que plus de dix mois de guerre ont déjà déplacé la plupart des 2,4 millions de Palestiniens. Un nouvel ordre d’évacuation de plusieurs zones de la ville de Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, « remet en cause tout un centre humanitaire mis en place » dans la ville, déplorait lundi le bureau des affaires humanitaires de l’ONU
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Depuis, les Palestiniens qui ont fui Deir Al-Balah ont été forcés de s’installer sur la plage, faute d’un endroit sûr où se réfugier, tandis que les autorités de santé palestiniennes ont fait état de dix-sept morts dans des frappes israéliennes mardi. Ils disent désormais être obligés de vivre dans des tentes à même la plage.
Amnesty International appelle à une enquête pour « crimes de guerre » lors de deux attaques en mai
Amnesty International a demandé, mardi, l’ouverture d’une enquête pour « crimes de guerre » lors de deux attaques menées à la fin du mois de mai dans le sud de la bande de Gaza contre des combattants palestiniens, affirmant « que les forces israéliennes n’avaient pas pris toutes les précautions envisageables pour éviter (…) de causer des dommages aux civils ».
La première attaque mise en cause, lors de laquelle l’armée israélienne a mené deux frappes aériennes, visait des commandants du Hamas qui se trouvaient au milieu de civils déplacés. Les bombes utilisées ont projeté « des fragments mortels » sur « un camp abritant des civils dans des abris surpeuplés », rapporte l’ONG. La seconde attaque, le 28 mai, visait le quartier Al-Mawasi de Rafah, désigné comme « zone humanitaire » par l’armée israélienne, et a tué vingt-trois civils, dont douze enfants. Ces attaques, jugées « aveugles » et « disproportionnées » par Amnesty International, « doivent faire l’objet d’une enquête pour crime de guerre », estime l’ONG dans un communiqué.