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nouvelles tensions avec le Hezbollah à la frontière libanaise


Des roquettes tirées depuis le sud du Liban par le Hezbollah interceptées par le système de défense aérienne israélien du Dôme de Fer, vues depuis le nord d’Israël, le 15 juillet 2024.

La guerre entre Israël et le Hamas aurait fait au moins 38 664 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon un nouveau bilan diffusé lundi 15 juillet par le ministère de la santé du mouvement islamiste palestinien. Au moins 80 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il annoncé dans un communiqué, ajoutant que 89 097 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par les attaques menées le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

Les autorités de Gaza ont également mis à jour le bilan de la frappe aérienne israélienne sur une école dans le centre de Gaza dimanche, passant de 15 à 22 morts. L’école Abou Eriban était gérée par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), et abritait « des milliers de personnes déplacées », a déclaré dimanche à l’Agence France-Presse le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal. L’armée israélienne a, de son côté, affirmé dimanche qu’un « certain nombre de terroristes opéraient dans la zone du bâtiment » de l’école.

Côté israélien, 1 195 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart – lors de l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, d’après un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) établi à partir de sources officielles israéliennes. Selon l’armée israélienne, 325 soldats israéliens ont également été tués depuis lors des opérations militaires, sur un total de 682 en incluant ceux tombés lors des attaques du 7 octobre. Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre, 116 sont toujours retenues captives à Gaza dont 42 ont été déclarées mortes par l’armée.

Treize ONG dénoncent des conditions de plus en plus difficiles pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza

Treize ONG ont alerté, dans un état des lieux publié lundi, sur la « détérioration » de l’accès de l’aide humanitaire à la bande de Gaza. Les organisations, parmi lesquelles Oxfam, Care, Save the Children ou encore Médecins du monde, dénoncent « l’obstruction systématique à l’aide par Israël et ses attaques contre les opérations d’aide ». Selon elles, moins de la moitié (53) des 115 missions humanitaires planifiées ont été facilitées par Israël (46 %).

Depuis l’offensive israélienne terrestre début mai à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, les travailleurs humanitaires font ainsi face à de grandes difficultés pour acheminer de l’aide. La prise du point de passage de Rafah par les Israéliens début mai, désormais détruit, a provoqué un « arrêt complet » de l’acheminement, selon les ONG. L’acheminement au nord de la bande – isolée du sud par les forces israéliennes et où 20 % des foyers sont classés en situation « catastrophique » et 50 % en situation « urgente » pour risque de famine – reste, lui, « très limité », explique MSF.

De son côté, Israël nie toute situation de famine à Gaza et accuse les Nations unies d’être responsables des blocages de livraisons d’aide. « Hier, 211 camions sont entrés dans Gaza par Kerem Shalom, huit camions ont été récupérés au poste-frontière d’Erez côté Gaza, et 103 à Kerem Shalom », a assuré lundi David Mencer, porte-parole du gouvernement israélien.

Liban : le Hezbollah dit avoir bombardé le nord d’Israël après une frappe qui a fait deux morts

Un combattant du Hezbollah et sa sœur ont été tués dans une frappe israélienne sur la ville de Bint Jbeil dans le sud du Liban, ont annoncé l’Agence nationale d’information (ANI) et le mouvement islamiste libanais, l’armée israélienne disant y avoir visé un site de stockage d’armes et une structure militaire du Hezbollah.

En réponse, le mouvement islamiste libanais a annoncé avoir envoyé lundi soir des dizaines de roquettes sur la localité frontalière de Kyriat Shmona « en riposte aux agressions de l’ennemi israélien contre les villages dont le massacre effroyable à Bint Jbeil ». L’armée israélienne a dit avoir intercepté la moitié de la vingtaine de « projectiles lancés depuis le Liban », sans faire état de blessés.

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Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah, allié du Hamas, échange quotidiennement des tirs transfrontaliers avec Israël, qui font craindre une guerre à plus grande échelle. Les violences à la frontière israélo-libanaise ont fait 505 morts au Liban, en majorité des combattants du Hezbollah, selon un décompte de l’AFP. Du côté israélien, au moins 29 personnes, dont 13 civils, ont été tuées dans ces tensions, selon les autorités.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A la frontière entre Israël et le Liban, les tensions s’accroissent

Une réunion entre le Hamas et le Fatah à Pékin les 20 et 21 juillet

Les deux principaux mouvements palestiniens, le Fatah et le Hamas, doivent se réunir à Pékin les 20 et 21 juillet pour tenter de mettre fin aux différends qui les opposent depuis des années, a-t-on appris lundi auprès du Fatah, parti du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Les deux mouvements sont irréconciliables depuis le coup de force du Hamas ayant chassé l’Autorité palestinienne de la bande de Gaza en juin 2007, après plus d’un an de crise politique et de violences ayant suivi la victoire du mouvement islamiste aux législatives de janvier 2006.

Un ministre palestinien accuse Israël de mener la « guerre » aux détenus de Gaza

Lors d’une conférence de presse lundi à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé Israël de mener une « guerre de vengeance » contre des détenus palestiniens arrêtés dans le cadre de la guerre à Gaza, passant par ce qu’il a dénoncé comme un usage répandu de la torture depuis le 7 octobre. M. Fares, qui dirige le département des affaires des détenus, a dénoncé « des crimes commis contre les prisonniers » traités, selon lui, comme des « otages ». L’avocat du département, Khaled Mahajneh, a lui dénoncé des actes de torture, dont des « viols » et violences « psychologiques » sur les prisonniers, selon les témoignages de détenus de Gaza auxquels il a rendu visite dans la prison israélienne militaire d’Ofer, en Cisjordanie.

En réponse à la requête de l’AFP sur ces accusations, un porte-parole de l’armée israélienne a notamment rejeté « les allégations de violences sexuelles sur des détenus ». L’armée agit « conformément à loi israélienne et au droit international pour garantir les droits des détenus », a ajouté le porte-parole, assurant que les détenus reçoivent « trois repas par jour » dans des quantités visées par un « nutritionniste agréé » et qu’ils ont « accès aux soins médicaux » nécessaires.

Lundi soir, l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI) a annoncé dans un communiqué qu’à la suite de son recours devant la Cour suprême en vue d’obtenir la fermeture du centre de détention de Sde Teman, la Haute Cour avait donné un délai de trois jours à l’Etat pour expliquer la légalité de ce centre. Avec la guerre à Gaza, la base militaire de Sde Teman s’est transformée en centre de détention et d’interrogatoire de Palestiniens arrêtés à Gaza et soupçonnés d’être des combattants ou de liens avec le Hamas. L’ACRI et d’autres organisations de défense des droits de l’homme accusent Israël de « tortures » dans ce centre de détention.

Nouvelle série de sanctions de l’UE contre des extrémistes israéliens

L’Union européenne a imposé lundi une nouvelle série de sanctions à des colons et des groupes de militants israéliens responsables à ses yeux de violations « graves et systématiques » des droits des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem. A sa liste de colons et groupes « extrémistes » ou autres « militants violents », l’UE ajoute cinq personnes et trois entités supplémentaires, selon un communiqué du Conseil de l’UE, qui représente les Vingt-Sept. Cela porte à quatorze le nombre total de personnes et entités inscrites, après une première annonce de sanctions en avril. Les sanctions prévoient le gel des avoirs et l’interdiction de visas pour entrer dans l’Union européenne.

Les organisations ciblées cette fois sont Moshe’s Farm, Zvi’s Farm et le groupe Tzav 9, accusé notamment de bloquer l’entrée d’aide humanitaire et de carburant dans la bande de Gaza par « des actions violentes », souligne le communiqué. Parmi les cinq nouvelles personnes sanctionnées figurent notamment Moshe Sharvit et Zvi Bar Yosef, les dirigeants des colonies Moshe’s Farm et Zvi’s Farm. Tous sont déjà sous le coup, depuis le printemps, de sanctions prises par les Etats-Unis et le Canada. Les trois autres sont Isaschar Manne, Ben-Zion « Bentzi » Gopstein (dont l’organisation Lehava avait été sanctionnée en avril par l’UE), ainsi que Baruch Marzel qui « a ouvertement appelé au nettoyage ethnique des Palestiniens », selon le communiqué des Vingt-Sept.

Le Monde avec AFP

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