Il n’y avait plus vraiment de suspens depuis que Viktor Orban, le premier ministre hongrois lui avait donné son accord lundi 17 juin, en marge du conseil européen. Mark Rutte, l’actuel premier ministre néerlandais de 57 ans, deviendra le prochain secrétaire général de l’OTAN et prendra cet automne la suite de Jens Stoltenberg, qui bouclera dix ans à la tête de l’Alliance atlantique.
Après l’accord de M. Orban, Klaus Iohannis, le président roumain, a officiellement retiré, jeudi 20 juin, sa propre candidature à la tête de l’Alliance atlantique et apporté son soutien au dirigeant néerlandais. Mardi, la Slovaquie avait également confirmé soutenir la candidature de M. Rutte à l’OTAN.
Les trente-deux alliés de l’organisation transatlantique donneront officiellement leur bénédiction la semaine prochaine au nouvel élu lors de l’habituelle réunion des ambassadeurs de l’OTAN. Comme il n’existe aucune procédure de nomination écrite dans le traité de l’Atlantique nord, l’ambassadeur croate, en poste dans ce cénacle depuis 2017, demandera à ses collègues si tous soutiennent cette candidature. Sans opposition, M. Rutte sera désigné secrétaire général pour un mandat de quatre ans qui commencera le 1er octobre.
Plusieurs noms ont circulé
La quête d’un successeur à M. Stoltenberg aura été extrêmement longue et difficile. En février 2022, quelques mois avant la fin de son second mandat de secrétaire général de l’OTAN, la Russie a lancé l’invasion de l’Ukraine. Les alliés, et le premier d’entre eux, les Etats-Unis, avaient donc demandé à M. Stoltenberg de rester à son poste une, puis finalement deux années supplémentaires, pour présider au renforcement du flanc est de l’Alliance, et au soutien de l’Ukraine.
Pendant ces deux ans, plusieurs noms ont circulé pour remplacer le Norvégien, de Mette Fredriksen, l’actuelle première ministre danoise, à son homologue estonienne Kaja Kallas, en passant par divers candidats moins connus comme l’ancien ministre de la défense britannique Ben Wallace.
Alors que M. Rutte avait annoncé à l’été 2023 sa démission du gouvernement néerlandais – il dirige depuis un gouvernement d’affaires courantes –, il est apparu à partir de l’automne comme le candidat idéal pour remplacer M. Stoltenberg. S’il n’est pas un spécialiste des questions de défense, sa longévité au pouvoir, son entregent et sa science du compromis ont été autant d’atouts.
Très atlantiste
Ce libéral proche d’Emmanuel Macron a rapidement obtenu le soutien des pays du « quad », ce club informel des plus importants membres de l’Alliance – l’Allemagne, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. Outre la Hongrie de M. Orban, il a su convaincre tous les autres alliés, dont la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, pourtant peu emballée par l’idée de nommer à un nouveau un Néerlandais – le quatrième en soixante-quinze ans –, à la tête de l’organisation.
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