dimanche, décembre 22, 2024
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L’Ukraine a-t-elle déjà utilisé des armes américaines contre des cibles en Russie ?


C’est un message en anglais qu’Iryna Verechtchouk, la vice-première ministre ukrainienne, a publié puis retiré, lundi 3 juin. « Il brûle bien. Il s’agit d’un S-300 russe. Sur le territoire russe. Les premiers jours après l’autorisation d’utiliser des armes occidentales sur le territoire ennemi », écrivait-elle avant de supprimer le post. Dans ce message assorti d’une image, qui a notamment été repris et commenté par CNN, Iryna Verechtchouk ne mentionnait ni la date ni le lieu de cette frappe.

Trois jours auparavant, le président Joe Biden avait donné son feu vert à l’Ukraine pour qu’elle frappe, sous certaines conditions, des cibles sur le sol russe avec des armes américaines. Le S-300 russe détruit a-t-il été la première de ces cibles ? A en croire le New York Times, la réponse est oui. Mardi, le quotidien américain citait Yehor Chernev, le vice-président de la commission de la sécurité nationale, de la défense et du renseignement de la Verkhovna Rada (le Parlement ukrainien), qui confirme que Kiev a détruit des lanceurs de missiles russes dans la région de Belgorod, limitrophe du nord-est de l’Ukraine. D’après le député, qui est aussi président de la délégation permanente de l’Ukraine à l’Assemblée parlementaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), les forces de Kiev ont utilisé des lance-roquettes multiples M142 Himars de fabrication américaine, capables de toucher des cibles à 80 kilomètres.

Reste que ni l’armée ukrainienne, ni le ministère de la défense russe, ni l’administration américaine n’ont confirmé la frappe. Du côté des alliés occidentaux de Kiev, seule une source anonyme citée par l’agence Associated Press (AP) actait mercredi 5 juin l’usage d’armes américaines sur le sol russe, sans livrer plus de détails.

Des indices dans la région de Belgorod

Pour retrouver la trace de cette frappe, il faut s’en remettre aux comptes et observateurs spécialisés qui analysent le conflit au quotidien. Dans son rapport du 3 juin, l’Institute for the Study of War (ISW) écrivait que l’Ukraine avait bien frappé, le 1er ou le 2 juin, une batterie de défense aérienne russe S-300/400 dans l’oblast de Belgorod en utilisant des Himars, et faisait l’inventaire des sources disponibles.

Des images publiées le 3 juin par Dossie Chpiona (littéralement « Dossier d’espionnage »), un compte Telegram russe, montrent deux lanceurs détruits et un poste de commandement endommagé dans un champ à l’est de Kiselevo, au nord de la ville de Belgorod. L’image publiée par Iryna Verechtchouk correspond à celle publiée par ce compte russe. De son côté, Radio Svoboda, la filiale russe du média américain Radio Free Europe/Radio Liberty, a publié une image satellite haute résolution montrant des lanceurs détruits et un poste de commandement du système S-300/400 endommagé.

L’ISW rapporte par ailleurs que plusieurs chaînes Telegram russes ont spéculé sur l’utilisation d’Himars : en effet, le système S-300/400 était situé à environ 60 kilomètres de la ligne de front actuelle. Trop loin pour les lance-roquettes multiples comme les RM-70 Vampire que les forces ukrainiennes utilisent régulièrement pour frapper l’oblast de Belgorod, mais à portée des Himars.

D’influentes chaînes Telegram militaire prorusses comme Rybar (1,2 million d’abonnés) ou Epoddubny (721 000 abonnés) ont par ailleurs dévoilé ce qu’elles estiment être les preuves de cette frappe ukrainienne sur le sol russe : des « fragments de munitions de M142 Himars » récupérés dans la région de Belgorod. L’analyse des images par des comptes peu suspects de ferveur prorusse semble confirmer qu’il s’agit de roquettes à sous-munition et d’un projectile fabriqué en 2007.

Moscou menace, Washington rappelle ses règles

Mardi, Oleksandr Skoryk, un élu de la région de Kharkiv, relevait à la télévision ukrainienne que « depuis deux jours, aucun missile S-300 n’a survolé le territoire de Kharkiv ». « Cela est dû au fait que nos partenaires ont autorisé des frappes sur le territoire de nos voisins », ajoutait-il, tout en précisant que les Russes continuent de cibler la région, notamment à l’aide de bombes aériennes guidées.

Si le Kremlin n’a toujours pas officiellement réagi à la destruction présumée de cette batterie de missiles, Sergueï Riabkov, le vice-ministre des affaires étrangères russe, a réitéré lundi l’avertissement lancé par Vladimir Poutine, menaçant les alliés de Kiev de « graves conséquences » en cas d’usage d’armes occidentales contre le territoire russe.

Le lendemain, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, se contentait de rappeler les grandes lignes de la position américaine concernant l’utilisation des armes livrées à l’Ukraine. « Je ne peux pas confirmer [la frappe en territoire russe]. Comme je l’ai dit, nous ne sommes tout simplement pas en mesure, au jour le jour, de savoir exactement ce que les Ukrainiens tirent et sur quoi. (…) Je peux vous dire qu’ils comprennent les directives qui leur ont été données », a-t-il expliqué lors d’un briefing consacré à la visite du président américain en France. Craignant une escalade, Washington reste opposé à des frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe, avec des ATACMSarmy tactical missile system, missiles de longue portée fournis par les Américains à l’Ukraine – notamment.

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