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l’opposition, emmenée par sa cheffe, manifeste pour revendiquer la victoire à la présidentielle


Des opposants au président vénézuélien, Nicolas Maduro, participent à une manifestation organisée par la dirigeante de l’opposition, Maria Corina Machado, au sujet des résultats contestés de l’élection présidentielle, à Caracas, le 3 août 2024.

L’opposition à la réélection du président Nicolas Maduro continue de se jouer dans la rue. Plusieurs milliers de partisans de l’opposition vénézuélienne, emmenés par leur cheffe, manifestaient, samedi 3 août, à Caracas, tandis que les soutiens de M. Maduro ont prévu de « célébrer la victoire » dans un pays sous forte pression internationale.

La leader de l’opposition, Maria Corina Machado, qui avait dit être « cachée » et craindre pour sa vie, a fait son apparition à la mi-journée sur un camion portant la mention « Venezuela a gagné ». Elle a été accueillie par des milliers de partisans criant « Liberté ! ».

Mme Machado, déclarée inéligible par le pouvoir, n’avait pu être candidate au scrutin du 28 juillet. Elle avait été remplacée au pied levé par Edmundo Gonzalez Urrutia qui, lui, n’était pas présent samedi au rassemblement convoqué dans un quartier huppé de l’est de la capitale, entouré d’un déploiement policier discret.

« Nous n’avons jamais été aussi forts »

Maria Corina Machado, qui n’avait pas été vue en public depuis mardi, a affirmé samedi à Caracas à des milliers de manifestants contre la réélection du président Nicolas Maduro : « Nous n’avons jamais été aussi forts. »

« Jamais le régime n’a été aussi faible (…). Il a perdu toute légitimité », a-t-elle lancé au microphone à la foule. « Nous n’allons pas quitter la rue [et arrêter de manifester] », a-t-elle clamé. « Ils [le pouvoir] n’ont pas remis un seul procès-verbal [de bureau de vote]. La vérité est dans les procès-verbaux (…). Nous ne renoncerons pas à protéger la vérité », a-t-elle poursuivi.

« Nous n’allons pas quitter la rue », a juré l’opposante devant ses supporters, entourés d’un déploiement policier discret. Mme Machado a longuement brandi un drapeau du Venezuela devant ses partisans.

Le spectre de la vague de répression de 2017, qui avait fait une centaine de morts, déjà sous Nicolas Maduro, et la mobilisation de l’appareil sécuritaire depuis l’élection provoquent cependant une peur manifeste. Sonell Molina, 55 ans, mère de deux enfants partis vivre au Pérou, raconte qu’ils sont « inquiets » pour elle et lui conseillent de s’en aller. « Je ne vais pas quitter mon pays », lance-t-elle, expliquant être venue « défendre la démocratie et le vote ». Dans le reste de la ville, les rues étaient largement désertes.

Les partisans du pouvoir se sont, eux, retrouvés par milliers dans le centre-ville pour marcher jusqu’au palais présidentiel au nom de la « paix nationale ». Ce doit être « la mère » de « toutes les marches pour célébrer la victoire », selon le chef de l’Etat, héritier du leader socialiste Hugo Chavez et depuis 2013 à la tête d’un pays plongé dans une crise économique sans précédent.

Sans surprise, l’autorité électorale a confirmé vendredi la réélection de M. Maduro pour un troisième mandat jusqu’en 2031, avec 52 % des voix face à Edmundo Gonzalez Urrutia (43 %), sans pour autant donner les résultats détaillés.

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« Nous avons gagné ! », a répliqué sur X Maria Corina Machado. « Nous avons les preuves, et le monde les reconnaît déjà », a affirmé l’opposante, qui considère comme une « farce » les résultats officiels. Selon le décompte de l’opposition, M. Gonzalez a recueilli 67 % des voix.

Au moins onze civils tués

Au moins onze civils et un militaire ont été tués, et plus de mille deux cents personnes arrêtées lors des manifestations spontanées qui ont éclaté un peu partout dans le pays dans les deux jours qui ont suivi le scrutin. L’opposition, qui a fustigé une « répression brutale », parle de vingt morts et onze disparitions forcées.

Vendredi, elle a dénoncé le saccage de son siège à Caracas dans la nuit par un groupe d’hommes armés et cagoulés, de même que la « détention arbitraire » de l’un de ses responsables, le journaliste Roland Carreño, arrêté dans la capitale.

De son côté, M. Maduro s’en est pris de nouveau avec véhémence à ses adversaires, cet « assassin de Gonzalez », et la « maudite Maria » Machado, qu’il avait déjà menacé de faire emprisonner. Au cours d’une conférence de presse à la présidence, il a accusé ses rivaux de préparer des attentats contre la police lors des marches de samedi.

Revenant sur les manifestations ayant suivi le scrutin, il a de nouveau condamné un « plan prémédité » par des « fascistes », des « criminels et des drogués » qui s’en sont pris aux « symboles du chavisme bolivarien ». Nicolas Maduro n’a eu de cesse de brocarder le « coup d’Etat » mené selon lui « par les Etats-Unis et l’extrême droite internationale » depuis sa réélection contestée.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Venezuela, le président Nicolas Maduro joue la peur

Pression internationale

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui a exprimé son « inquiétude » quant à la sécurité de Mme Machado et M. Gonzalez Urrutia lors d’une discussion vendredi avec eux, a reconnu dès jeudi la victoire de l’opposition, arguant de « preuves incontestables ».

Dans la foulée de cette déclaration, cinq pays d’Amérique latine ont reconnu vendredi l’élection de l’opposant, parlant eux aussi de « preuves incontestables » de sa victoire. Le Pérou a été le premier pays à le faire, mardi, ce qui a poussé Caracas a rompre ses relations diplomatiques avec Lima. En face, le Nicaragua, l’un des fidèles alliés du pouvoir chaviste avec la Russie et l’Iran notamment, a reconnu la victoire de M. Maduro.

Le président vénézuélien a « remercié » les présidents du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, de la Colombie, Gustavo Petro, et du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador, qui « travaillent ensemble pour que le Venezuela soit respecté et que les Etats-Unis ne fassent pas ce qu’ils font », selon les termes de M. Maduro. Ces trois pays, qui entretiennent de bonnes relations avec le Venezuela chaviste, ont demandé « une vérification impartiale des résultats » de l’élection.

Venezuela : pourquoi la victoire de Nicolas Maduro est-elle contestée ? Comprendre en trois minutes

Dessin animé à son effigie, produits dérivés, bains de foule… Nicolas Maduro avait mis toutes les chances de son côté pour être réélu pour un troisième mandat à la tête du Venezuela. Et il a obtenu le résultat escompté dimanche 28 juillet, en dépit des sondages qui le donnaient perdant.

Quelques jours après les résultats du scrutin, lundi 29 juillet, difficile d’y voir clair. Si la victoire du président sortant a été officiellement annoncée par le Conseil national électoral, neuf pays d’Amérique latine réclament un « réexamen complet des résultats ». L’opposition refuse de reconnaître les résultats officiels, qui annoncent 51,20 % des suffrages en faveur de Nicolas Maduro. Selon elle, c’est son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui aurait remporté l’élection, avec plus de 70 % des voix.

Dans cette vidéo, nous faisons le point sur le contexte politique de cette élection contestée et sur les critiques émises, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, à l’encontre de l’héritier chaviste.

Pour en savoir plus sur la crise économique qui secoue le pays depuis le milieu des années 2010, nous vous recommandons le décryptage ci-dessous.

« Comprendre en trois minutes »

Les vidéos explicatives qui composent la série « Comprendre en trois minutes » sont produites par le service Vidéos verticales du Monde. Diffusées en premier lieu sur les plates-formes telles que TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook, elles ont pour objectif de remettre en contexte les grands événements dans un format court et de rendre l’actualité accessible à tous.

Le Monde avec AFP

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