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l’opposant en exil Edmundo Gonzalez Urrutia a quitté l’Espagne pour l’Argentine, à l’approche de la prise de fonctions de Nicolas Maduro


Edmundo Gonzalez Urrutia au Parlement européen, à Strasbourg, le 17 décembre 2024.

« Recherché. Ordre de capture. Récompense : 100 000 dollars ». Laffiche publiée sur les réseaux sociaux par la police vénézuélienne, jeudi 2 janvier, avec une photo d’Edmundo Gonzalez Urrutia donne le ton.

L’opposant vénézuélien, exilé en Espagne depuis septembre 2024, qui revendique la victoire lors de l’élection du 28 juillet face à Nicolas Maduro, n’est pas le bienvenu dans son pays, alors qu’il a promis d’y revenir pour « prendre ses fonctions » le 10 janvier à la place du président sortant.

Or M. Gonzalez Urrutia doit arriver en Argentine, à Buenos Aires, a dit jeudi, à l’Agence France-Presse (AFP), une source au sein de la présidence argentine, sans donner plus de détails, peu après l’annonce publiée par Caracas promettant une récompense de 100 000 dollars (97 000 euros environ) pour toute information permettant de capturer l’opposant.

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L’affiche sera mise en place dans les aéroports et les points de contrôle policiers de tout le pays, ont dit des sources judiciaires à l’AFP.

« Une marionnette »

La proclamation de la réélection de Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans a été vivement contestée par l’opposition, qui considère que M. Gonzalez Urrutia est le vainqueur, avec plus de 67 % des suffrages. L’ancien diplomate et la cheffe de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, qui vit dans la clandestinité, ont appelé, mardi, leurs concitoyens à manifester, alors que le président Nicolas Maduro doit prêter serment le 10 janvier pour un troisième mandat.

« Prenons ensemble l’engagement que mon mandat débutera en 2025 », a déclaré M. Gonzalez Urrutia, qui s’était exilé en Espagne après qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.

Les Etats-Unis, l’Union européenne et de nombreux pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de M. Maduro, élu depuis 2013 après des scrutins contestés. Nicolas Maduro, qui estime que les accusations de fraude électorale font partie d’un plan pour mener à bien un « coup d’Etat » dans le pays, est soutenu par l’armée.

« Le 10 janvier 2025, nous descendrons dans la rue par millions pour prêter serment pour le Venezuela », peut-on entendre dans une vidéo que le président a publiée jeudi sur Instagram, reprenant les images d’un discours prononcé en décembre 2024 aux portes du palais présidentiel, à Caracas. « La maison du peuple ne tombera jamais entre les mains d’une marionnette », indique aussi un message qui accompagne la publication, en référence à M. Gonzalez Urrutia.

Relations tendues entre Caracas et Buenos Aires

La proclamation de la victoire de Nicolas Maduro a entraîné des protestations et des affrontements avec les forces de l’ordre, faisant vingt-huit morts et près de 200 blessés. Plus de 2 400 personnes ont été arrêtées au cours des troubles ayant suivi l’élection, accusées notamment de terrorisme et d’incitation à la haine. Près de 1 400 d’entre elles ont été remises en liberté conditionnelle, selon les autorités.

L’arrivée attendue de l’opposant vénézuélien devrait tendre un peu plus des relations au plus bas entre Caracas et Buenos Aires. Jeudi, l’Argentine a annoncé avoir déposé plainte contre le Venezuela devant la Cour pénale internationale (CPI) pour la « détention arbitraire et la disparition forcée » d’un gendarme argentin, Nahuel Gallo, retenu par Caracas qui l’accuse de « terrorisme ».

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Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été rompues par le Venezuela après que le président argentin, Javier Milei, a remis en cause la réélection de Nicolas Maduro. La sécurité de l’ambassade argentine à Caracas est depuis assurée par le Brésil. En mars, six collaborateurs de la dirigeante de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, accusés de « terrorisme », se sont réfugiés dans la représentation diplomatique. Cinq d’entre eux y sont toujours.

Le Monde avec AFP

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