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L’Iran frappé d’une résolution à l’AIEA pour son escalade nucléaire


Trois centrifugeuses sont montrées dans un programme télévisé en direct d’une usine d’enrichissement de l’uranium à Natanz, en Iran, le 6 juin 2018.

Devant la montée en puissance du programme nucléaire iranien, le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté, mercredi 5 juin, à Vienne une résolution rappelant formellement à l’ordre Téhéran, qui a promis de riposter.

Le texte, déposé par Londres, Paris et Berlin, qui tous trois appartiennent au groupe E3, a été approuvé par vingt pays sur trente-cinq, selon trois diplomates interrogés par l’Agence France-Presse, avec la voix des Etats-Unis, initialement réticents par crainte d’accroître les tensions au Moyen-Orient – la Russie et la Chine ont voté contre.

Cette résolution, la première depuis novembre 2022, élargit les griefs faits à l’Iran. Elle déplore une nouvelle fois l’absence de « réponses techniques crédibles » concernant la présence de traces d’uranium inexpliquées sur deux sites non déclarés. « Il est essentiel et urgent » que Téhéran clarifie la situation et fournisse l’accès aux lieux en question, insiste le texte confidentiel obtenu par l’Agence France-Presse. A ce sujet, « un rapport complet » pourrait être demandé au directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi.

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Téhéran menace de répliquer

Outre ce dossier qui traîne depuis des années, deux nouveaux points de contentieux font leur apparition. L’Iran doit « revenir sur le retrait de l’accréditation » de certains de ses inspecteurs les plus expérimentés, et rebrancher « sans délai » les caméras de surveillance de ses installations, insiste la résolution.

D’une portée symbolique à ce stade, elle vise à accroître la pression sur l’Iran, qui a fortement restreint sa coopération avec l’instance onusienne, mais elle peut être le prélude à une transmission du litige au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, habilité à sanctionner. En théorie seulement, car deux de ses membres, Moscou et Pékin, se sont nettement rapprochés de Téhéran ces deux dernières années.

Téhéran, qui a fustigé devant le Conseil une action « contre-productive (…) dénuée de tout fondement », a d’ores et déjà menacé d’une réponse, sans en dire plus à ce stade. Si la République islamique nie vouloir se doter de la bombe atomique, son programme ne cesse de monter en puissance.

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« Cette escalade nuit considérablement à la sécurité internationale »

Lors des débats qui se sont ouverts lundi dans la capitale autrichienne, les Européens ont dénoncé des avancées nucléaires « sans précédent pour un Etat non doté de l’arme atomique », évoquant une situation « alarmante ».

Selon l’AIEA, l’Iran est le seul pays non doté de l’arme atomique à enrichir l’uranium au niveau de 60 %, proche des 90 % nécessaires pour élaborer une bombe, et à accumuler des stocks toujours plus importants. « Cette escalade nuit considérablement à la sécurité internationale et compromet l’architecture mondiale de non-prolifération », a noté l’E3 dans une déclaration.

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D’autant que « la confiance a été encore plus érodée » par les récentes déclarations publiques de responsables en Iran sur une possible évolution de la doctrine nucléaire vers une vocation militaire assumée : la République islamique s’est affranchie progressivement des engagements pris dans le cadre de l’accord international de 2015 conclu avec les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Ce pacte connu sous l’acronyme JCPOA était censé encadrer ses activités atomiques en échange d’une levée des sanctions internationales. Mais il a volé en éclats après le retrait américain décidé en 2018 par le président d’alors, Donald Trump. Des discussions menées à Vienne pour le ranimer ont échoué à l’été 2022.

Dans une déclaration commune citée mercredi par l’agence iranienne IRNA, Téhéran, Moscou et Pékin ont appelé « les pays occidentaux à faire preuve de volonté politique et à prendre des mesures » pour permettre un retour au JCPOA.

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Le Monde avec AFP

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