Monday, January 20, 2025
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l’homme reconnu coupable du viol et du meurtre d’une médecin à Calcutta condamné à la prison à vie


Des manifestants réunis devant le tribunal de Calcutta, le 18 janvier 2025, pendant le procès d’un homme reconnu coupable d’avoir violé et tué une médecin an août.

Alors que le crime avait choqué l’Inde, où les violences sexuelles à l’encontre des femmes sont courantes, un tribunal indien a condamné lundi 20 janvier à la prison à vie un homme reconnu coupable du viol et du meurtre d’une médecin à Calcutta. Les parents de la victime, qui avaient appelé à la condamnation à mort par pendaison du meurtrier, ont déclaré, en larmes, être « choqués » par la peine qui a été prononcée.

Le juge, Anirban Das, a estimé que ce crime ne méritait pas la peine capitale car il ne s’agissait pas du « plus rare des rares cas ». Il a ordonné que Sanjoy Roy, 33 ans, un bénévole travaillant dans le centre hospitalier de Calcutta où le corps ensanglanté de la praticienne de 31 ans avait été découvert, passe sa vie derrière les barreaux. Arrêté en août, au lendemain du crime, et déclaré coupable samedi par cette même cour, il avait clamé son innocence tout au long de son procès, affirmant avoir été « piégé ».

Son avocat, Kabita Sarkar, a dit avoir l’intention de faire appel, estimant que son client n’était pas « mentalement équilibré ». Le père de la victime qui, comme son épouse, souhaitait que Sanjoy Roy soit exécuté par pendaison, a déclaré vouloir « continuer [le] combat ». « Nous ne laisserons pas les enquêtes s’arrêter (…) quoi qu’il arrive, nous nous battrons pour que justice soit faite. » L’identité d’aucun des membres de la famille n’a été révélée, conformément à la législation indienne en matière de violences sexuelles.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le viol et le meurtre d’une médecin bouleversent l’Inde

Ce drame avait suscité l’indignation à travers le pays et une partie du personnel soignant s’était mise en grève et avait manifesté, exigeant des mesures de sécurité plus strictes dans les hôpitaux publics. A l’issue de ce mouvement, la Cour suprême avait ordonné la création d’un groupe de travail composé de médecins, et chargé de préparer un plan de prévention de la violence dans les établissements hospitaliers, où les conditions de travail sont souvent déplorables.

« La justice n’a pas été rendue »

Le procès a fait l’objet d’une procédure accélérée, le système judiciaire indien étant habituellement lent. Dans les semaines qui ont suivi ce crime, l’attitude des autorités locales et la conduite de l’enquête ont aussi fait l’objet de vives critiques. Le chef de la police de Calcutta et plusieurs responsables des services de santé régionaux ont été démis de leurs fonctions.

Ce drame a rappelé celui dont avait été victime une jeune femme dans un bus de la capitale New Delhi en 2012, qui avait mis en lumière le lourd silence qui entoure les violences sexuelles dans le pays le plus peuplé de la planète, les carences de son système judiciaire en matière de lutte contre les viols et, au-delà, le traitement des femmes dans la société indienne. Sous la pression de l’opinion publique, le gouvernement avait durci la législation en matière de violences sexuelles, promulguant même la peine de mort pour les récidivistes. Les quatre hommes reconnus coupables du viol collectif de l’étudiante, avaient été exécutés, par pendaison, en mars 2020.

Lundi, des milliers de personnes se sont rassemblées à proximité du tribunal en scandant « Pendez-le ! pendez-le ! ». Rimjhim Sinha, 34 ans, qui a participé à l’organisation de nombreux rassemblements pour réclamer justice et une meilleure protection des femmes avant le procès, s’est déclarée « profondément déçue » par la peine qui a été prononcée. « Il s’agit d’un crime diabolique, d’un cas extrême de perversion », selon elle, estimant qu’« il est grand temps que l’Inde endigue la vague de viols et de meurtres qui ne cesse de déferler ». Aniket Mahato, médecin et porte-parole des jeunes médecins qui ont observé des semaines de grève l’année dernière, a le sentiment que « la justice n’a pas été rendue ».

Le Monde avec AFP

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