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Les rebelles prennent possession de Damas dans le calme


Les forces anti-gouvernementales montent la garde devant la Banque centrale de Syrie à Damas, le 9 décembre 2024.

Vingt-quatre heure après le départ de Bachar Al-Assad, Damas s’est réveillée dans le calme, lundi 9 septembre. Un contraste avec la pagaille et les concerts de rafales d’armes automatiques qui avaient accompagné la célébration de la chute de l’ancien régime, la veille. Aux quatre coins de la ville, les soldats rebelles ont pris position autour des bâtiments administratifs et gouvernementaux. « Nous protégeons les propriétés de l’Etat syrien », assure un officier posté devant le siège de l’administration générale de l’immigration et des passeports sur l’avenue Ibn Asakir, incendié dans la nuit du 7 au 8 décembre.

Sur son treillis, un unique badge indique son appartenance à la direction de la sûreté générale de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC, le groupe islamiste armé à l’origine de l’offensive insurrectionnelle). « Nous ne sommes pas responsables de ce qui s’est passé ici », insiste-t-il, devant le bâtiment noirci par le feu et quelques carcasses de véhicules dont il ne reste que le châssis. Il affirme ne pas savoir qui a attaqué les lieux, tout en insinuant que les responsables de l’ancien régime pourraient avoir voulu détruire des documents ou toute forme de preuves pouvant leur nuire.

Plus loin, dans la banlieue nord de la capitale syrienne, d’autres combattants ont investi le commissariat d’Al-Tall. Ils ont déposé un portrait du dictateur déchu, « Ibn Al-Khara » (« fils de merde »), comme ils le surnomment, en travers de la chaussée. Voitures et mobylettes roulent dessus. Certains des rebelles ont été affectés à la circulation, qui a repris normalement, Damas renouant avec ses traditionnels embouteillages. Entre passagers et conducteurs, on s’échange des sourires, des salutations. Les cigarettes, une denrée rare en ville, sont échangées de file en file à travers les vitres ouvertes des véhicules.

Contrôles d’identité

Des voitures immatriculées à Idlib ou à Alep, qui avaient disparu des grandes rues damascènes, ont refait leur apparition. Le simple fait d’être immatriculé dans une région rebelle ou jugée sensible conduisait à une arrestation sans autre forme de procès jusqu’à il y a deux jours. Signe d’une prise de contrôle progressive de la capitale et de ses environs par les islamistes de Hayat Tahrir Al-Cham, les hommes du groupe armé contrôlent les identités et fouillent les véhicules de nuit, alors qu’un couvre-feu a été décrété à partir de 16 heures, même s’il est peu respecté jusqu’en début de soirée sur les grandes artères.

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