
L’ère Mark Carney commencera officiellement au Canada vendredi 14 mars. Une cérémonie d’assermentation pour le futur premier ministre et son gouvernement aura lieu à 11 heures à Ottawa (16 heures à Paris) devant la gouverneure générale, ont annoncé, mercredi 12 mars, les bureaux de cette représentante du roi Charles III, chef d’Etat en titre.
L’ancien banquier central de 59 ans, novice en politique, a été largement élu chef du parti libéral dimanche. En plein chaos politique et sous pression, Justin Trudeau avait annoncé sa démission en tant que premier ministre début janvier, après près de dix ans au pouvoir.
M. Carney pourrait cependant ne pas rester en poste très longtemps puisque le Canada doit organiser des élections au plus tard en octobre et les analystes tablent même sur un scrutin déclenché dans les prochaines semaines. Dans l’immédiat, les conservateurs de Pierre Poilievre sont en tête dans les intentions de vote.
Crise sans précédent
La transition entre MM. Trudeau et Carney se fera alors que le pays vit une crise sans précédent dans son histoire : le président américain, Donald Trump, a lancé une guerre commerciale en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le « 51e Etat américain ».
Dès sa victoire, Mark Carney est monté au créneau contre Donald Trump, prévenant que les Américains représentaient un « péril existentiel » pour le Canada. Il avait assuré, dans un discours offensif, que son pays « gagnera » et « ne fera jamais partie des Etats-Unis, de quelque façon que ce soit ».
« Que les Américains ne s’y trompent pas. Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera », a-t-il également lancé, en référence à la rivalité sportive entre les deux pays, instrumentalisée récemment par Donald Trump.
La souveraineté du Canada n’est « pas négociable »
Alors que les pays du G7 se réunissent au Québec de mercredi à jeudi pour discuter notamment de la situation en Ukraine, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a reconnu qu’il ne pourrait pas éviter le sujet des tensions commerciales lors de sa rencontre avec la ministre des affaires étrangères canadienne, Mélanie Joly, jeudi matin.
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
Mais « notre obligation est d’essayer d’éviter que les choses sur lesquelles nous travaillons ensemble soient affectées négativement par les choses sur lesquelles nous sommes en désaccord en ce moment », a déclaré M. Rubio à la presse. « Ce n’est pas une réunion sur la façon dont nous allons prendre le contrôle du Canada », a-t-il ajouté.
Cette question ne sera pas abordée car la souveraineté du Canada n’est « pas négociable », a répliqué Mélanie Joly. Cette dernière, qui a durci le ton ces derniers jours face aux attaques de Donald Trump, compte aussi avertir les dirigeants européens de ne pas ignorer les menaces américaines estimant que le Canada pourrait n’être que le premier de la liste. « Si les États-Unis peuvent faire cela à nous, leur plus proche ami et allié, alors personne n’est à l’abri », a-t-elle averti.