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Le dilemme de l’Iran après la mort de Hassan Nasrallah


Une femme tient un drapeau iranien, drapée dans le drapeau jaune du Hezbollah, lors d’une manifestation anti-israélienne sur la place de Palestine, à Téhéran le 28 septembre 2024.

Bien avant que l’armée israélienne ne confirme la mort du chef du Hezbollah, le Libanais Hassan Nasrallah, samedi 28 septembre, les déclarations officielles en Iran laissaient peu de place au doute. Dans deux entretiens distincts, l’ancien chef du Parlement Ali Larijani et l’ancien ministre de l’intérieur, le commandant des gardiens de la révolution (l’armée idéologique du régime) Ahmad Vahidi, ont insisté sur le fait que chaque figure de « l’axe de la résistance » assassinée pourrait être remplacée par d’autres. Une manière pour les deux dignitaires de préparer l’opinion publique à l’annonce de la mort de Hassan Nasrallah et de minimiser les conséquences de sa disparition.

Même tonalité dans les premières déclarations du Guide suprême, Ali Khamenei, samedi. « Les criminels sionistes doivent savoir qu’ils sont trop petits pour causer des dommages importants au Hezbollah », a affirmé la plus haute autorité de la République islamique d’Iran, sur le réseau social X, sans citer le nom de Hassan Nasrallah et sans promettre une réponse directe de la part de Téhéran. Quelques heures plus tard, Ali Khamenei a publié un nouveau message rendant hommage, cette fois, à Hassan Nasrallah et promettant que, après sa mort, « la structure » qu’il a fondée au Liban « non seulement ne disparaîtra pas, mais deviendra encore plus solide ».

Ayant subi, ces derniers mois, de nombreux coups de son ennemi numéro un, Israël, la République islamique d’Iran semble aujourd’hui mise au pied du mur. Le 13 avril, lorsque le régime a voulu répondre à l’attaque contre son consulat à Damas, en Syrie, survenue le 1er avril, la majorité des centaines de missiles envoyés d’Iran vers Israël ont été interceptés. Téhéran a échoué dans son intention d’imposer une dissuasion.

« L’Iran n’a aucune bonne option »

En juillet, le chef du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué dans la capitale iranienne alors qu’il venait d’assister à l’intronisation du nouveau président, Massoud Pezeshkian. Depuis, l’Etat hébreu a multiplié les assassinats ciblés de hauts cadres du Hezbollah et détruit l’infrastructure militaire que le mouvement chiite libanais avait construite en deux décennies, avec l’aide de l’Iran.

« Aujourd’hui, l’Iran n’a aucune bonne option dans la nouvelle donne », explique Hamidreza Azizi, chercheur à l’institut Stiftung Wissenschaft und Politik, à Berlin. « Que l’Iran décide de répondre ou pas, Israël ira encore plus loin pour affaiblir “l’axe de la résistance” sans se soucier des conséquences éventuelles de ses actions, comme il l’a démontré ces derniers temps. Dans les deux cas, une confrontation directe entre Israël et l’Iran semble possible », ajoute-t-il.

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