Wednesday, March 5, 2025
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« Le contexte actuel présente quelques ressemblances avec la situation qui prévalait avant la seconde guerre mondiale »


La soudaine agression de la Russie contre l’Ukraine a ranimé la peur d’une guerre mondiale. Alors que cette hypothèse paraissait fantaisiste, elle a acquis une certaine épaisseur depuis le retour de Donald Trump au pouvoir. Une crainte paradoxale, puisque le président américain clame son amour de la paix. L’Europe n’aurait donc rien à redouter puisque les canons se tairont. A un double bémol près : le cessez-le-feu offrirait à Moscou un répit pour restaurer ses forces ; l’abandon de la protection américaine, en plaçant l’Europe à découvert, risquerait de pousser Vladimir Poutine à monter les enchères, ce qui poserait aux pays du Vieux Continent un dilemme cornélien : s’incliner ou riposter.

A cet égard, l’histoire offre des éclairages bienvenus. Si comparaison n’est pas raison, le contexte actuel présente quelques ressemblances avec la situation qui prévalait avant la seconde guerre mondiale.

Si Poutine n’est pas Hitler, il a, depuis 2008, privilégié l’agression, et ce sur deux plans. En Géorgie comme en Ukraine, sa stratégie de l’artichaut vise à reconstituer feuille par feuille le glacis protecteur du pacte de Varsovie ; en Afrique, il intervient pour affaiblir les Occidentaux et les priver de certaines ressources. Souhaite-t-il enflammer la planète ?

En 1914, l’automaticité des alliances avait provoqué l’embrasement ; en 1939, l’inverse s’était produit. Le système d’alliances était si lâche (au double sens du terme ?) qu’il n’avait aucune vertu dissuasive. Le Führer put donc méthodiquement jouer ses coups, de la remilitarisation de la Rhénanie (1936) à l’invasion de la Tchécoslovaquie (15 mars 1939). Il prit ensuite le risque d’agresser la Pologne, en tablant sur l’abstention de ses alliés. « Nos ennemis sont de petits vermisseaux. Je l’ai vu à Munich », déclara-t-il à ses chefs militaires. La déclaration de guerre de Londres puis de Paris représenta donc une surprise, puisque le Reich misait sur un conflit limité. En revanche, la conclusion du pacte germano-soviétique offrit une perspective rassurante en écartant le spectre d’une guerre sur deux fronts : Moscou n’interviendrait pas.

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