![Laurent Vinatier, un ressortissant français qui travaille avec une ONG suisse de médiation des conflits, lors de son audience de détention provisoire à Moscou, le 7 juin 2024.](http://img.lemde.fr/2024/06/07/0/0/7891/5260/664/0/75/0/e1ee98f_5708965-01-06.jpg)
Un tribunal de Moscou a ordonné, vendredi 7 juin, le placement en détention provisoire jusqu’au 5 août du Français Laurent Vinatier, accusé d’avoir violé la loi sur les « agents de l’étranger ». La Cour a prononcé cette décision, à la demande des enquêteurs, bien que l’accusé ait présenté des « excuses » pour ne pas s’être enregistré comme agent de l’étranger et affirmé avoir « porté la position de la Russie » dans son travail.
La veille, jeudi, le Comité d’enquête russe publiait des images de l’interpellation de cet homme de 48 ans, spécialiste de l’espace post-soviétique et impliqué dans des tentatives de médiation informelle dans le conflit russo-ukrainien, dans lesquelles on voit M. Vinatier, dont le visage est flouté, abordé à la terrasse d’un café moscovite par des hommes masqués et en uniforme, qu’il suit, sans résistance, jusqu’à un van garé non loin.
Le puissant organe d’enquête russe fait état d’accusations graves : le Français aurait, durant plusieurs années, « recueilli des informations dans le domaine des activités militaires et militaro-techniques de la Fédération de Russie », informations « pouvant être utilisées contre la sécurité de l’Etat ».
Vendredi soir, lors d’une conférence de presse conjointe avec Volodymyr Zelensky à l’Elysée, Emmanuel Macron a appelé à « la clarification de tous les éléments par la Russie » et à la « libération la plus rapide » de Laurent Vinatier. Jeudi soir, lors d’un entretien télévisé, il a déclaré qu’« en aucun cas [Laurent Vinatier] ne travaille, ou travaillait pour la France, mais nous lui fournirons toutes les protections consulaires nécessaires ». Le chef de l’Etat a inscrit cet événement dans la droite ligne des « intoxications », « menaces » et « provocations » menées par le Kremlin contre la France.