C’est une véritable ruée. Maintenant que la pandémie semble appartenir au passé, les compagnies aériennes retrouvent des couleurs. L’Atlantique Nord a leurs faveurs : dimanche 26 mars, la toute nouvelle compagnie norvégienne Norse Atlantic Airways a effectué son vol inaugural depuis Paris pour rejoindre New York. L’arrivée de Norse marque la reprise, post-Covid, de la bataille de l’Atlantique.
En effet, les destinations entre l’Europe et l’Amérique du Nord sont les plus rémunératrices au monde pour les transporteurs aériens. A l’exemple de la coentreprise sur l’Atlantique Nord entre Air France-KLM et l’américaine Delta Airlines qui, en 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19, a généré le chiffre d’affaires faramineux de 13 milliards de dollars (environ 12 milliards d’euros). La route Londres-New York a rapporté à elle seule plus d’un milliard de dollars à British Airways.
Norse veut évidemment sa part de cette gigantesque manne. La petite compagnie à bas coûts s’est lancée il y a tout juste neuf mois. Elle a été créée, en juin 2022, par Bjorn Tore Larsen. Cet homme d’affaires norvégien de 55 ans a fait fortune dans le transport maritime, en construisant et en louant des navires marchands et des équipages. Un self-made-man qui rêvait d’être pilote de chasse mais qui a quitté le lycée à 16 ans pour s’engager comme mousse dans la marine marchande.
« Un très bon prix »
Deux années à naviguer avant de lancer une agence de voyages puis de monter, en 1999, sa propre compagnie de transport maritime. En plus petit, une sorte de CMA-CGM scandinave. Justement, le français, numéro trois mondial du transport de fret maritime, a lui aussi décidé de se lancer dans l’aérien en prenant, en mai 2022, 9 % du capital d’Air France-KLM.
En commerçant avisé, Bjorn Tore Larsen a su tirer parti des opportunités nées pendant la pandémie. « A cette époque, la location des avions était très peu chère », se souvient le fondateur et PDG de Norse. Avec un transport aérien cloué au sol, les constructeurs Airbus et Boeing, ainsi que les loueurs d’avions se sont retrouvés avec des centaines d’appareils sur les bras à ne savoir qu’en faire.
Surtout, M. Larsen a fait son miel de la déconfiture de Norwegian. La compagnie, qui s’était lancée dans le long-courrier low cost entre l’Amérique du Nord et l’Europe, n’a pas réussi à passer la crise. Elle a fait faillite au début 2021 en affichant une perte de plus de 2 milliards d’euros. Norwegian avait été plombée par les inconséquences stratégiques de sa direction et sa boulimie d’achats d’avions. Elle en avait commandé plusieurs centaines auprès d’Airbus et de Boeing.
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