Le Hezbollah a affirmé, tôt samedi 5 octobre, combattre les troupes israéliennes à la frontière libanaise, au moment où de nouvelles explosions retentissaient dans la banlieue sud de Beyrouth.
« Les soldats de l’ennemi israélien ont tenté à nouveau d’avancer vers les environs de la municipalité du village d’Adaysseh » et « les affrontements se poursuivent », a déclaré le mouvement chiite pro-iranien, tôt samedi, dans un communiqué. Il avait auparavant assuré avoir contraint les soldats israéliens à « battre en retraite » dans cette zone.
Le Hezbollah a, par ailleurs, affirmé avoir visé des troupes israéliennes dans la région de Yaroun, dans le sud du Liban, avec une « salve de roquettes », ainsi que des soldats en deux endroits côté israélien.
Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, avait prévenu, vendredi, que ses alliés, principalement le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, poursuivraient le combat contre Israël. Une déclaration qui a accentué les craintes d’un embrasement au Moyen-Orient, à deux jours du premier anniversaire de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.
Dans la nuit de vendredi à samedi, une série d’explosions a été entendue dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, selon des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP). L’armée israélienne avait émis dans la journée des ordres d’évacuation pour certains secteurs. Des images de l’AFP montrent de la fumée s’élevant de la zone proche de l’aéroport.
La veille, l’armée israélienne avait mené des bombardements particulièrement intenses sur la banlieue sud de Beyrouth, détruisant plusieurs immeubles. Selon le site d’information israélien Ynet, ces frappes sur le QG des services de renseignements du Hezbollah visaient Hachem Safieddine, potentiel successeur de Hassan Nasrallah.
Environ 1,2 million de déplacés
L’armée israélienne a assuré avoir tué 250 combattants du parti-milice chiite et frappé plus de deux mille sites depuis qu’elle a lancé, lundi, une offensive terrestre dans le sud du Liban. Neuf de ses soldats ont péri dans des affrontements. Deux autres ont été tués dans une attaque de drones, dans la nuit de jeudi à vendredi, depuis l’Irak sur une base militaire du Golan, occupé et annexé par Israël, selon la radio militaire israélienne.
D’après le service libanais de gestion des catastrophes, plus de 2 000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus d’un millier depuis le 23 septembre, date de l’intensification des bombardements israéliens. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.
Quatre hôpitaux étaient hors service au Liban, vendredi soir, en raison des frappes israéliennes et de problèmes d’approvisionnement. Le Comité islamique de la santé, affilié au Hezbollah, a annoncé que des bombardements israéliens avaient tué onze de ses secouristes, vendredi, dans le sud du Liban, dont sept devant l’hôpital de Marjeyoun, toujours dans le sud du pays. Le Hezbollah avait auparavant accusé Israël d’avoir frappé près de Beyrouth « des équipes de la défense civile », tuant une personne. L’armée israélienne a justifié ses attaques en assurant que « le Hezbollah utilise les ambulances du Comité islamique de la santé à des fins terroristes ».
Vendredi, l’armée israélienne a également mené un raid dans l’est du Liban, près du poste-frontière de Masnaa, coupant un axe routier vital avec la Syrie voisine. Israël dit y avoir frappé notamment « un tunnel » du Hezbollah. L’Etat hébreu accuse le mouvement d’acheminer des armes depuis le pays voisin. Près de 374 000 personnes, principalement des Syriens, ont fui ces derniers jours en Syrie, selon les autorités libanaises.
L’armée américaine a visé quinze cibles houthistes
« La résistance dans la région ne reculera pas malgré les martyrs », a lancé, vendredi, l’ayatollah Khamenei depuis une mosquée de Téhéran, lors d’un rare discours à l’occasion de la prière hebdomadaire. Il a jugé que les quelque 200 missiles iraniens tirés mardi vers Israël, étaient « la moindre » des ripostes à l’assassinat de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, tué le 27 septembre dans un raid israélien près de Beyrouth, et à la mort d’Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, le 31 juillet dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.
L’attaque a entraîné des menaces croisées de représailles entre Israël et l’Iran. Mais le président américain, Joe Biden, a estimé, vendredi, que l’Etat hébreu devait « envisager d’autres options » que de cibler des sites pétroliers en Iran, après avoir évoqué la veille cette éventualité. Il a assuré « tenter de mobiliser le reste du monde » pour apaiser les tensions régionales.
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L’ex-chef d’Etat américain et candidat républicain à la présidentielle de novembre, Donald Trump, a, quant à lui, jugé qu’Israël devrait « frapper » les installations nucléaires iraniennes.
L’armée américaine a annoncé, vendredi, avoir visé quinze cibles houthistes au Yémen, d’où ces rebelles soutenus par l’Iran mènent des attaques contre Israël et des navires qu’ils jugent liés à ce pays, ainsi qu’aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.