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L’Arabie saoudite tente de s’afficher en modérateur après les frappes américano-britanniques contre les houthistes au Yémen


Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est accueilli par le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal Ben Farhan, sur le tarmac de l’aéroport d’Al-Ula (Arabie saoudite), le 8 janvier 2024.

L’appel de Riyad à la retenue, vendredi 12 janvier, après de premières frappes américano-britanniques contre des cibles houthistes au Yémen, ne manque pas d’ironie. Il est un pied de nez à Washington, qui, en 2016, sommait l’Arabie saoudite de mettre fin à la guerre meurtrière qu’elle avait lancée un an plus tôt contre les rebelles yéménites, solidement implantés dans une large partie du pays. Cette inversion des rôles a été soulignée par Mohammed Ben Salman, dit « MBS », au secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, lors de leur rencontre à Al-Ula, le 8 janvier.

Selon des sources au fait des discussions, le prince héritier saoudien ne s’est pas privé de rappeler que Riyad n’avait cessé d’alerter Washington dès 2015, du danger posé par les houthistes, et de réclamer, en vain, un engagement plus fort des Américains à ses côtés. Près de dix ans plus tard, « MBS » ne s’est donc pas opposé à des frappes américaines contre les houthistes, mais il a mis en garde contre une escalade qui mettrait en danger la sécurité du royaume et le processus de paix qu’il a engagé avec les rebelles. Malgré cela, les Etats-Unis ont mené de nouvelles frappes dans la nuit de vendredi à samedi au Yémen, après que les houthistes ont tiré un missile en mer Rouge, sans faire de dégâts, selon Washington.

S’afficher en modérateur « peut payer de différentes façons pour les Saoudiens », estime Farea Al-Muslimi, expert du Yémen au sein du cercle de réflexion Chatham House (Londres). Le royaume saoudien veille à rester en dehors du conflit qui oppose les houthistes à Israël et à son allié américain depuis le début de la guerre avec le Hamas dans la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. Si elle a parfois « joué la première ligne de défense d’Israël contre les attaques houthistes en abattant certaines de leurs roquettes », ajoute l’expert, l’Arabie saoudite a ignoré les appels pressants de Washington à prendre part à une force de protection navale multinationale en mer Rouge.

« Une position très inconfortable »

Cette alliance a été mise sur pied le 18 décembre 2023 avec une vingtaine de pays – dont seul le Bahreïn pour la région – en réponse aux attaques des houthistes contre des navires marchands en mer Rouge. Riyad préfère donner des gages à l’administration Biden sur le dossier de la normalisation avec Israël, répétant y être toujours attachée. « L’Arabie saoudite est dans une position très inconfortable : elle s’oppose évidemment aux houthistes et à leurs efforts pour perturber le trafic maritime en mer Rouge, mais elle a peur de subir leurs représailles et de voir dérailler les efforts qu’elle mène depuis des mois pour négocier son retrait du Yémen », analyse le chercheur canadien Thomas Juneau, spécialiste du Yémen.

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