« L’âme de l’Amérique » est toujours « en jeu », avertit Joe Biden dans un message adressé aux Américains mercredi 15 janvier, avant son discours d’adieu, mêlant fierté du devoir accompli et appel à la vigilance avant l’investiture de Donald Trump.
« Je me suis porté candidat à la présidence parce que je pensais que l’âme de l’Amérique était en jeu. Notre essence même était en jeu. C’est encore le cas », écrit le président sortant dans cette lettre diffusée par la Maison Blanche, où son allocution solennelle est prévue à 20 heures (heure locale, 2 heures du matin à Paris).
« L’idéal de l’Amérique est entre vos mains », met en garde le démocrate âgé de 82 ans, qui ne cite pas nommément son rival républicain, lequel prêtera serment lundi pour la seconde fois. Joe Biden l’évoque toutefois de manière implicite, en rappelant que, à son arrivée au pouvoir en janvier 2021, les Etats-Unis étaient non seulement en proie à la pandémie de Covid-19 et à une violente crise économique, mais aussi confrontés à « la pire atteinte à la démocratie depuis la guerre de Sécession ».
Il avait prêté serment quelques jours après l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, qui refusaient de reconnaître sa défaite à la présidentielle. Le procureur spécial Jack Smith a, depuis, conclu que le candidat républicain aurait été condamné pour tentatives illicites d’inverser les résultats du scrutin de 2020 s’il n’avait pas été à nouveau élu. L’intéressé a qualifié ces conclusions, publiées dans la nuit de lundi à mardi, de « mensongères » et a traité leur auteur de « cinglé ».
« Le privilège de servir cette nation »
Joe Biden, président impopulaire qui n’a jamais pu dissiper les inquiétudes quant à son âge ni déjouer l’attrait pour la rhétorique populiste de Donald Trump, s’efforce par ailleurs de faire valoir son bilan. « Aujourd’hui, notre économie est la plus forte du monde », souligne-t-il, évoquant la robuste croissance et le taux de chômage très faible qu’il laisse à son successeur.
« Les salaires sont en hausse. L’inflation continue de baisser. L’écart de richesse entre les races est à son plus bas niveau depuis vingt ans (…). L’industrie manufacturière revient en Amérique. Nous sommes à nouveau à la pointe de la science et de l’innovation, notamment dans l’industrie des semi-conducteurs », poursuit-il, à l’issue d’un mandat marqué par une très forte hausse du coût de la vie, qui l’a lourdement pénalisé sur le plan politique.
Joe Biden, qui s’est retiré au début de l’été de la course à la présidence au profit de la vice-présidente, Kamala Harris, rappelle également que la criminalité est au plus bas depuis cinquante ans, alors que le milliardaire new-yorkais Donald Trump décrit un pays ravagé par l’insécurité.
« J’ai eu le privilège de servir cette nation pendant plus de cinquante ans. Nulle part ailleurs sur Terre, un enfant bègue issu de milieux modestes de Scranton, en Pennsylvanie, et de Claymont, dans le Delaware, n’aurait pu un jour s’asseoir derrière le bureau de la présidence dans le bureau Ovale (…). J’ai donné mon cœur et mon âme à notre nation. Et j’ai été béni des millions de fois en retour par l’amour et le soutien du peuple américain. »
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
« L’histoire est entre vos mains. Le pouvoir est entre vos mains. L’idée de l’Amérique est entre vos mains. Il nous suffit de garder la foi et de nous rappeler qui nous sommes. Nous sommes les Etats-Unis d’Amérique, et rien ne dépasse nos capacités lorsque nous agissons ensemble », conclut-il.
