La Thaïlande a annoncé, mardi 3 septembre, avoir capturé en sept mois pas moins de 1 300 tonnes de tilapias noirs, une espèce de poissons de plus en plus invasive que le pays s’efforce d’éradiquer.
Apparu dans le royaume en 2010, ce poisson d’eau douce originaire d’Afrique de l’Ouest, dont la présence est désormais attestée dans dix-neuf des soixante-seize provinces du pays, détruit les écosystèmes avec de lourdes conséquences sur l’industrie piscicole.
De février à août, 1 332 tonnes de tilapias noirs ont été pêchées, tant « en eau naturelle » que « dans des étangs d’élevage », selon la commission parlementaire chargée de lutter contre la propagation de ce poisson. « Nous avons parlé aux habitants et découvert que la propagation du tilapia s’est aggravée : ils en ont trouvé dans de petits canaux, ce qui n’était pas le cas auparavant », a rapporté son vice-président, le député Nattacha Boonchaiinsawat.
Priorité nationale
Le gouvernement thaïlandais a fait en juillet de l’éradication de l’espèce une priorité nationale et a incité la population à pêcher ce poisson, offrant 5 bahts (0,42 dollar) par kilo. Il en a également encouragé la consommation.
Les autorités ont également relâché des espèces prédatrices pour tenter de le combattre et développent un individu génétiquement modifié pour produire une progéniture stérile.
L’espèce, également repérée en Floride (Etats-Unis) ou aux Philippines, se reproduit très rapidement et détruit les écosystèmes en engloutissant petits poissons, crevettes et larves d’escargots.
L’impact de la propagation du tilapia, qui s’est accélérée à partir de 2018, est estimé à au moins 10 milliards de bahts (293 millions de dollars), a déclaré M. Nattacha. Une enquête parlementaire est en cours pour déterminer comment cette espèce est arrivée en Thaïlande.