dimanche, décembre 22, 2024
Home World « La fin de l’“éternité” du régime Al-Assad est le résultat d’une séquence...

« La fin de l’“éternité” du régime Al-Assad est le résultat d’une séquence ouverte en 2011 »


Douze jours après le départ de Bachar Al-Assad, les Syriennes et les Syriens n’en finissent pas de manifester leur joie et de savourer la liberté retrouvée. La séquence aura fait mentir les pronostics : « Assad pour l’éternité », tel était le slogan auquel les Syriens devaient faire mine de croire, si possible en renchérissant « et au-delà ! » Chaque séquence de déploiement de la répression semblait confirmer ce programme. En 1982, après le massacre de Hama, les diplomates français notaient que l’opposition [au régime d’Hafez Al-Assad, père de Bachar] était vaine, tant la révolution baasiste de 1963 apparaissait comme irréversible, à l’instar de celle de 1789 en France et de celle de 1917 en Russie.

Sous Bachar Al-Assad, après la reprise, en 2017-2018, des territoires passés sous le contrôle de l’opposition, il semblait acquis que l’horizon se bouchait à nouveau. L’emprise et l’appropriation familiales étaient telles que les Syriens avaient pris l’habitude, pour décrire « la Syrie des Assad », d’utiliser l’image d’une ferme dans laquelle ils œuvraient au seul bénéfice des dirigeants.

La fin de l’« éternité » a été le résultat d’une séquence ouverte en 2011. D’un slogan à l’autre, c’est bien la dynamique commencée treize ans auparavant qui retrouve une forme d’expression. En 2011, les manifestants scandaient « Dégage Bachar ! ». En 2024, pendant les dix jours de leur avancée, le groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) et ses alliés sont soutenus par un nouveau mot d’ordre : « Ne pars pas, Bachar, c’est nous qui venons à toi ! » La continuité et la nouveauté sont contenues dans ces slogans.

Lire aussi la chronique | Article réservé à nos abonnés Dans la Syrie post-Assad, le défi du pluralisme

Depuis 2011, les formats oppositionnels se sont succédé. En exil, les coalitions se sont faites, défaites, réajustées, élargies et diluées. A l’intérieur, le combat et l’administration de territoires « libérés » ont été contraints par l’ampleur de la répression, qui a entraîné une militarisation et la mobilisation accrue du registre islamiste. Le leader d’HTC, Ahmed Al-Charaa [connu sous son nom de guerre Abou Mohammed Al-Joulani], est le produit de la séquence de 2011 (même s’il a été contesté par les révolutionnaires à Idlib), et, avant cela, de la déstabilisation régionale qui a suivi l’invasion de l’Irak en 2003. Mais il a une épaisseur politique renforcée par la dynamique proprement syrienne.

Il vous reste 63.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

Must Read

Elon Musk courts Europe’s surging far right

LONDON — Lawmakers in the United Kingdom are wrestling with a decision to fast-track legislation aimed at preventing foreign interference in national elections...

Ukraine targets Kazan with drone strikes deep into Russian territory

Eight drones targeted residential buildings and industrial sites in Kazan, but no casualties were reported. ...

At a Lapland summit EU leaders say defence spending must rise

Leaders from northern and southern Europe have said EU security requires increased investment if countries...
video

Timothee Chalamet GUSHES Over BECOMING Uncle to Sister Pauline's BABY Girl | Glitz Europe

Timothee Chalamet GUSHES Over BECOMING Uncle to Sister Pauline's BABY Girl... Timothee Chalamet, who recently became ... source

Education alone can’t prevent radicalisation, security expert says

This article was originally published in German Educational measures alone are insufficient to prevent radicalisation, says counter-terrorism...