« Le jeu des accusations a commencé » chez les démocrates après la défaite de Kamala Harris
La poussière retombe, au lendemain de la victoire sans appel de Donald Trump à l’élection présidentielle, et c’est l’heure pour des membres du Parti démocrate, ouvertement ou anonymement, de chercher le ou les coupables de cette défaite. « Le jeu des accusations a commencé », euphémise sur Fox News Lindy Li, une des responsables de la campagne démocrate en Pennsylvanie.
Premiers coupables, la candidate elle-même et son équipe de campagne, qui n’ont jamais su, selon des stratèges démocrates interrogés par The Hill, « proposer un message économique cohérent » alors que c’était une des principales préoccupations des électeurs.
« “Comment peuvent-ils perdre si largement”, s’interroge frontalement l’un d’eux. “Ils nous ont dit pendant des semaines que ce serait serré et, au final, il n’y avait pas photo”. »
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« Comment peut-on dépenser 1 milliard de dollars et ne pas gagner », s’étonne un ancien conseiller de Joe Biden, cité par un journaliste de CNN, pour qui la campagne de Kamala Harris a non seulement battu des records de dons de campagne mais aussi bénéficié de l’appui d’une longue liste de célébrités, de Taylor Swift à Beyoncé, qui n’ont pas eu l’impact électoral espéré.
Dans le flot de récriminations, des membres de son état-major ont demandé de l’indulgence pour une candidate qui devait n’être que colistière, et qui n’a pu faire campagne que pendant trois mois. « Vous savez à quel point c’est difficile de débarquer et essayer de changer un paquebot de cap en moins de cent jours ? Je ne crois pas que les gens se rendent compte de la complexité de la tâche. Il n’y avait aucun précédent », dit l’un d’entre eux à The Hill.
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L’autre nom qui revient inlassablement, au moment d’autopsier la défaite, est celui de Joe Biden, le président sortant, qui a pris trop de temps à retirer sa candidature. « Des responsables démocrates sont furieux d’avoir été obligés de soutenir un candidat dont les électeurs ne voulaient clairement pas, et qui est resté dans la course alors qu’il n’avait aucune chance de gagner », écrit Politico, qui cite ensuite Jim Manley, un ancien haut responsable du parti au Sénat
« Il n’aurait jamais dû se présenter. Ce n’est pas le moment de retenir ses coups ou d’avoir peur de faire de la peine. Lui et son équipe ont profondément endommagé ce pays. »
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Enfin, ce sont les objectifs politiques de la campagne qui sont interrogés. Pourquoi, après une période dorée post-convention démocrate, s’être focalisé sur un message centriste au point de vouloir davantage convaincre les électeurs républicains que sa propre base ?
Le sénateur Bernie Sanders a été le premier à dégainer cette accusation, reprise par d’autres responsables. « Au lieu de dire “comment peuvent-ils voter pour Donald Trump”, nous devrions-nous demander : “Pourquoi ont-ils voté pour Donald Trump ? Qu’a-t-il proposé de bien, et qu’avons-nous mal fait ?” », se demande par exemple Tom Suozzi, élu de l’Etat de New York, cité par Axios. « Le Parti démocrate a un gros problème avec le vote des travailleurs. Cela a commencé il y a dix ans avec les électeurs blancs, maintenant cela a dépassé les frontières raciales », opine un élu démocrate de la Chambre des représentants.
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Pour certains, c’est la fin d’une époque : celle de Barack Obama, extrêmement impliqué dans la campagne, et des conseillers et consultants qui l’accompagnent pour certains depuis sa première campagne présidentielle. « Cette équipe, il est temps qu’ils prennent leur retraite. Nous avons besoin d’une nouvelle stratégie », dit un politicien démocrate proche du camp Biden, cité par NBC.
« L’époque d’Obama et de ses petits génies est terminée. Ils sont largués. Ils sont déconnectés de la réalité de l’Américain moyen. Le Parti démocrate est déconnecté. »
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