A la suite d’un article du journal américain The New York Times, le doute concernant le maintien de la candidature de l’actuel président des Etats-Unis s’est posé. Mais il n’en est rien, d’après Karine Jean-Pierre, la porte-parole de Joe Biden, qui a assuré, mercredi 3 juillet, que l’homme de 81 ans n’envisageait « absolument pas » de retirer sa candidature à un second mandat de président.
Le démocrate « continue à faire campagne » et « reste dans la course », a assuré Mme Jean-Pierre devant la presse, malgré les nombreux questionnements concernant l’état de santé du chef de l’Etat après sa performance désastreuse contre Donald Trump, candidat du Parti républicain pour l’élection présidentielle qui aura lieu en octobre. M. Biden « comprend qu’il est légitime pour les gens de poser cette question, mais on ne peut pas oublier son bilan », a insisté sa porte-parole.
Selon plusieurs médias, Joe Biden s’est lui-même engagé à poursuivre sa campagne lors d’un appel avec ses équipes. L’exécutif américain tente par tous les moyens d’éteindre l’incendie, ravivé, mercredi 3 juillet, par des propos anonymes d’un proche du président, selon lesquels Joe Biden se serait interrogé sur l’avenir de sa candidature.
Trump a considérablement creusé son écart devant Biden
Près d’une semaine après le duel contre Trump, le démocrate n’a pas effacé la très pénible impression laissée par ces quatre-vingt-dix minutes de débat, lors desquelles il a bafouillé, regardé dans le vide et parfois perdu le fil de ses pensées. La faute, selon sa porte-parole, à un « rhume » dont le président souffrait durant le débat, mais aussi au « décalage horaire », une dizaine de jours après être rentré du G7 en Italie.
Selon une enquête d’opinion du New York Times, menée après l’émission, 74 % des électeurs sondés expriment désormais des préoccupations vis-à-vis de l’âge du dirigeant démocrate. Donald Trump a considérablement creusé son écart devant Joe Biden dans la course à la Maison Blanche, d’après le même sondage.
Le président a prévu de donner, vendredi 5 juillet, une interview à la chaîne télévisée ABC et de tenir une conférence de presse en solo la semaine prochaine. L’objectif étant de prouver sa capacité à s’exprimer de manière fluide, sans prompteur, et de maintenir sa candidature à la Maison Blanche en vie. Il se rendra aussi dans les prochains jours dans deux Etats décisifs, le Michigan et la Pennsylvanie, des déplacements lors desquels son énergie sera jaugée.
Des potentiels remplaçants déjà connus
Certaines figures du parti, comme Nancy Pelosi, ont questionné publiquement l’acuité mentale du président. Les appels ouverts à un retrait restent jusqu’ici cantonnés à de rares parlementaires peu connus. Joe Biden a pour objectif de resserrer les rangs démocrates autour de lui. Il s’est entretenu avec l’influent chef de file des sénateurs de son parti, Chuck Schumer, et recevra à la Maison Blanche des gouverneurs démocrates.
« Nous aurons une discussion saine avec le président », a expliqué l’un d’eux, J. B. Pritzker, gouverneur de l’Illinois, mardi 2 juillet sur la chaîne CNN. « Pour l’instant, Joe Biden est notre candidat, je suis 100 % derrière sa candidature, à moins qu’il ne prenne une autre décision, et dans ce cas nous échangerons alors tous sur la meilleure marche à suivre », a-t-il ajouté.
Le gouverneur de l’Illinois mais aussi ceux de Californie (Gavin Newsom), du Michigan (Gretchen Whitmer) ou de Pennsylvanie (Josh Shapiro) sont considérés comme de potentiels candidats futurs à la Maison Blanche. Aucun n’a jusqu’ici remis publiquement en cause la candidature de Joe Biden, qui a écrasé la primaire démocrate, sans avoir de réel adversaire.