L’assaut n’a pas tardé. Au lendemain de l’annonce soudaine du retrait de Joe Biden de la campagne présidentielle au bénéfice de sa vice-présidente, cette dernière a essuyé le feu de J. D. Vance, le colistier de son adversaire républicain, Donald Trump, à l’occasion des deux premiers discours de campagne prononcés par le sénateur de l’Ohio depuis ce coup de théâtre, dans son Etat natal et en Virginie.
Au travers de ces deux interventions, J. D. Vance ne s’est pas contenté de présenter l’ancienne sénatrice de Californie comme « un million de fois pire » que le président sortant, « qui a partagé tous ses échecs et menti sur sa capacité mentale à exercer la fonction de président ». Il a également posé les bases d’un double procès en illégitimité.
Il a tout d’abord dépeint le renoncement de Joe Biden comme une manœuvre d’appareil. « L’idée de choisir le candidat du Parti démocrate parce que George Soros, Barack Obama et quelques élites démocrates se sont réunis dans une pièce enfumée et ont décidé de jeter Joe Biden par-dessus bord, ce n’est pas comme ça que ça marche, c’est une menace pour la démocratie », a-t-il assuré, en citant le nom du milliardaire philanthrope régulièrement stigmatisé par la base trumpiste. S’adressant aux électeurs démocrates, il a assuré que leurs dirigeants « se fichent de vous parce qu’ils se fichent de savoir pour qui vous avez voté ».
Le camp démocrate assure que Donald Trump, notamment du fait de son refus obstiné de reconnaître encore aujourd’hui sa défaite en 2020, représente une menace pour les institutions des Etats-Unis. Les critiques sur la légitimité de Kamala Harris portent également sur son parcours. « J’ai servi dans le corps des marines des Etats-Unis et j’ai créé une entreprise. Qu’avez-vous fait d’autre que d’encaisser un salaire ? », s’était interrogé J. D. Vance avant même le renoncement de Joe Biden.
La citoyenneté américaine de Kamala Harris mise en doute
Le sénateur de l’Ohio a également attaqué indirectement, lundi, le patriotisme de la démocrate. « Tout n’est pas parfait et ne le sera jamais. Mais si vous voulez diriger ce pays, vous devez en être reconnaissant. Vous devriez éprouver un sentiment de gratitude. Et je n’entends jamais cette gratitude quand j’écoute Kamala Harris », a-t-il affirmé.
Cette attaque fait écho à celle que Donald Trump avait lancée lors de la dernière campagne présidentielle, en 2020, alors qu’elle avait été choisie comme vice-présidente. « Je viens d’apprendre aujourd’hui qu’elle ne remplit pas les conditions requises et, soit dit en passant, l’avocat qui a rédigé cet article est un avocat très qualifié et très talentueux », avait-il lancé au cours d’une conférence de presse.
Il vous reste 36.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.