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Israël a mené des attaques militaires de grande ampleur en Cisjordanie et en Syrie ; les négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza se poursuivent


Des jeunes palestiniens brandissent des pancartes appelant à la fin du conflit à Gaza et à la reprise des cours avant la nouvelle année scolaire, à côté d’un bâtiment scolaire endommagé à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 août 2024.

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis, pays médiateurs entre Israël et le Hamas, continuent leurs discussions en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assorti de la libération des otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Après un récent cycle de négociations au Caire, où le Hamas n’était pas présent, une délégation israélienne est arrivée mercredi à Doha pour des discussions de « niveau technique » avec les médiateurs.

Le ministère de la santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a annoncé, mercredi 28 août, un nouveau bilan de 40 534 morts dans l’enclave palestinienne assiégée depuis le début de la guerre avec Israël. Au moins 58 personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, a rapporté le ministère.

Plusieurs Palestiniens tués dans le nord de la Cisjordanie dans une offensive israélienne

L’armée israélienne a lancé, mercredi, une opération militaire de grande ampleur dans le nord de la Cisjordanie occupée. Neuf combattants palestiniens, selon l’armée israélienne, sont morts dans ces attaques qui se sont notamment déroulées à Jénine, Tubas et Tulkarem. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état, lui, de « dix morts » et quinze blessés. Selon le Hamas, trois morts dans le camp de réfugiés de Jénine sont des membres de sa branche armée.

Cette offensive israélienne a commencé dans la nuit de mardi à mercredi par l’entrée de blindés israéliens dans deux camps de réfugiés, à Tulkarem et à Tubas, ainsi que dans la ville de Jénine. A la mi-journée, les troupes verrouillaient les entrées des villes et des camps, ont constaté des photographes de l’Agence France-Presse (AFP), des soldats tirant à intervalles réguliers sur les camps d’où s’échappaient des sons de tirs et d’explosions. Dans les rues désertées, les bulldozers israéliens détruisaient la chaussée.

Mostafa Taqataqa, gouverneur de Tulkarem, a dit à l’AFP voir dans ces raids « un signal dangereux et sans précédent ». « L’armée [israélienne] a détruit le réseau d’infrastructures du camp Nour Shams et l’a coupé de la ville et de ses environs. Il est clair que [les Israéliens] ont un plan qui vise (…) tous les camps de Cisjordanie, tout semble indiquer que cette opération va durer », a-t-il ajouté.

L’armée israélienne a assuré que des opérations pour « neutraliser des bombes plantées en bord de route » avaient provoqué « des dégâts non intentionnels au réseau d’alimentation en eau ». Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a interrompu mercredi une visite en Arabie saoudite pour rentrer « suivre les développements de l’agression israélienne dans le nord de la Cisjordanie », a déclaré WAFa, l’agence de presse officielle palestinienne.

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Dans un communiqué, une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, a enjoint à Israël, « en tant que puissance occupante, [de] respecter ses obligations découlant du droit international », alors que ses opérations en Cisjordanie risquent « d’aggraver une situation déjà catastrophique », a-t-elle déploré.

C’est dans ce contexte que les Etats-Unis ont annoncé, mercredi, de nouvelles sanctions visant des colons israéliens en Cisjordanie occupée, exhortant Israël à lutter contre ces groupes « extrémistes » accusés d’attiser les violences. « Il est essentiel que le gouvernement israélien réclame des comptes aux individus et aux entités responsables de la violence contre les civils en Cisjordanie », a fait savoir le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, dans un communiqué.

Israël annonce avoir tué des membres du Jihad islamique palestinien en Syrie

L’armée israélienne a aussi annoncé, mercredi, avoir éliminé des membres du Jihad islamique palestinien (JIP) dans une frappe en Syrie, près de la frontière avec le Liban.

Dans un communiqué, l’armée israélienne a dit avoir tué un « terroriste » qui était « responsable du développement des plans opérationnels du Jihad islamique en Syrie et au Liban ». Elle a ajouté que d’autres membres du JIP avaient été tués lors de cette frappe, sans en préciser le nombre. Mouvement proche de l’Iran et allié au Hamas et au Hezbollah libanais, le JIP a confirmé la mort de trois de ses « cadres » en Syrie.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), trois Palestiniens et un Libanais ont été tués mercredi lors d’une frappe sur une voiture au nord-ouest de Damas, près de la frontière avec le Liban. Le Hezbollah a par la suite annoncé qu’un de ses combattants avait été tué, sans préciser le lieu ou les circonstances de sa mort. La voiture se rendait au Liban, a précisé l’OSDH, organisation non gouvernementale établie au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

Selon l’armée israélienne, le responsable du JIP tué a « joué un rôle central dans le recrutement de terroristes palestiniens au sein du Hezbollah ». Les médias officiels syriens n’ont pas fait état de la frappe. Depuis 2011 et le début de la guerre civile en Syrie, Israël y a mené des centaines de frappes qui ont ciblé les groupes pro-iraniens, notamment le Hezbollah, déployés en soutien au régime de Damas.

Au cours des derniers mois, Israël a visé à plusieurs reprises des camions du Hezbollah près de la frontière libano-syrienne, par où passe une grande partie de l’approvisionnement de la formation islamiste. Dimanche, l’armée israélienne avait annoncé avoir déjoué une attaque d’envergure du Hezbollah en direction du territoire israélien, affirmant qu’une centaine de ses avions avaient frappé plus de 270 cibles au Liban.

De son côté, le Hezbollah avait assuré avoir lancé des centaines de drones et de roquettes sur Israël pour venger la mort d’un de ses chefs militaires, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne le 30 juillet près de Beyrouth.

Les frappes israéliennes se poursuivent dans la bande de Gaza

Dans la bande de Gaza, la défense civile a fait état d’au moins douze morts, dont un enfant et une femme, dans de nouvelles frappes israéliennes dans le centre et le sud. Des familles en détresse continuent de se déplacer au gré des ordres d’évacuation de l’armée israélienne qui se multiplient. L’un des derniers concerne les environs de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, à Deir Al-Balah (centre), que « près de 650 patients ont fui », rapporte mercredi Médecins sans frontières.

Les chars israéliens ont pénétré dans le centre de Khan Younès, la principale ville du sud de la bande de Gaza, et Israël a mené des frappes sur l’ensemble de l’enclave, rapporte de son côté l’agence de presse Reuters. Selon les habitants de Khan Younès, les chars israéliens ont avancé de manière inattendue vers le centre de la ville et l’armée a ordonné des évacuations à l’est, forçant de nombreuses familles à se mettre à l’abri, tandis que d’autres sont restées bloquées à leur domicile.

D’anciens otages israéliens critiquent la tenue d’une cérémonie pour la commémoration des massacres du 7 octobre

Plusieurs dizaines d’ex-otages ou de proches des victimes de l’attaque du Hamas en Israël ont exprimé, mercredi, leur opposition à l’organisation par les autorités d’une cérémonie pour la commémoration des massacres du 7 octobre.

Dans une lettre envoyée à la ministre Miri Regev, responsable de l’organisation de cette cérémonie, ils disent refuser « tout usage de photos de (leurs) proches, morts ou vivants, de détails les concernant ou la mention de leurs noms ».

Les signataires, dont une dizaine d’ex-otages, réclament aussi l’annulation de la cérémonie, au coût estimé à plus de 1 million d’euros par les médias locaux. Ils plaident pour que le gouvernement « ramène les otages » avant toute autre préoccupation.

Le Monde avec AFP

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