Tuesday, January 28, 2025
Home World en Syrie, après la chute de Bachar Al-Assad, une anarchie mi-festive, mi-inquiète

en Syrie, après la chute de Bachar Al-Assad, une anarchie mi-festive, mi-inquiète


« Ils se sont barrés, ils se sont barrés ! » Dans le taxi, Adnane, la quarantaine, assis à l’avant sur le siège passager, s’exclame frénétiquement à chaque point de contrôle déserté par l’armée syrienne sur la route qui sépare la frontière libanaise de Damas, la capitale syrienne. « Ici, c’était l’armée ; là, les renseignements de l’armée… », égrène-t-il en montrant les bâtiments occupés il y a encore à peine vingt-quatre heures par les pléthoriques et redoutés services de sécurité de la dictature de Bachar Al-Assad, tombée dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre. Le tout en multipliant les appels vidéo et en filmant autour de lui : « Mon Dieu, vous n’allez pas croire où je suis. On rentre chez nous ! On rentre chez nous ! » L’entrée en Syrie donne lieu à un concert de klaxons.

Plus tôt, le poste-frontière de Masnaa, plus au sud et côté libanais, tenait davantage de la kermesse que de l’austérité sécuritaire habituelle qui sied aux lieux. Le bruit des armes automatiques et des feux d’artifice résonne sur les montagnes de la vallée de la Bekaa. Les véhicules montent en file indienne, fenêtres ouvertes, les familles assises sur les rebords des portières, drapeaux de la révolution syrienne en main. L’étendard est partout, imprimé sur des feuilles, peint sur le capot d’une voiture, dessiné sur le visage des enfants.

Des personnes passent en Syrie par le poste frontière de Masnaa dans la vallée de la Bekaa, au Liban, le dimanche 8 décembre 2024.
Au poste frontière de Masnaa, au Liban, le 8 décembre 2024.

Le contrôle de la sûreté générale (la branche sécuritaire chargée des étrangers) est rapide, les autorités libanaises ayant décidé de faciliter le retour des réfugiés syriens chez eux. Pour ces derniers, le choc émotionnel est vertigineux ; certains n’ont pas vu leur pays depuis plus d’une décennie.

Ambiance chaotique

Mostapha, 13 ans, a les larmes aux yeux. « Je ne sais pas comment vous dire à quel point je suis heureux », exulte-t-il, sous le regard tendre de son oncle. Au début de la guerre, en 2011, sa famille a fui son pays pour trouver refuge à Tripoli, la grande ville portuaire du nord du Liban. « Je suis né ici. Je n’ai jamais vu mon pays », dit-il, les bras posés sur une barrière métallique, observant le spectacle frénétique qui s’ouvre devant lui.

Debout sur le bloc de béton d’un point de contrôle, un homme répète en criant : « Vive la Syrie libre ! » La foule compacte qui s’est formée devant lui répète en chœur. Qu’importe « le futur », dit un homme, « Dieu est avec nous ». Là, au creux de cette gorge aride, se termine un long exil et commence une nouvelle vie.

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