La joie qu’éprouvent une majorité de Syriens depuis la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, est teintée d’inquiétude. « On ne sait pas ce qui vient », entend-on désormais comme un leitmotiv à Damas. Les clarifications qui ont été apportées mercredi 29 janvier, dans la soirée, l’ont été de façon très abrupte, par un communiqué de l’agence officielle SANA qui cite un porte-parole militaire, le colonel Hassan AbdelGhani.
Ahmed Al-Charaa, nouvel homme fort de la Syrie depuis le 8 décembre 2024, a été nommé président intérimaire. Il est chargé de former un conseil législatif « intérimaire », dont le mandat portera au long de la « période de transition ». Une phase dont la durée n’a pas été indiquée.
Les annonces de mercredi ont été faites à l’issue d’une réunion, dans la capitale syrienne, des chefs de factions qui ont participé au renversement du régime baassiste survenu à l’issue de douze jours d’une offensive fulgurante, lancée fin novembre 2024. Ahmed Al-Charaa s’est présenté en tenue militaire devant eux. Il ne s’est pas adressé à la nation, malgré les attentes à ce sujet de nombreux Syriens, désireux de l’entendre s’exprimer sur ses intentions. Ses lignes directrices ont pour l’instant été formulées soit dans des interviews, soit lors de comptes rendus des rencontres avec les représentants occidentaux et arabes – et même russes, désormais – qui se succèdent à Damas. Dans une interview avec la chaîne Al-Arabiya fin décembre 2024, Al-Charaa avait indiqué que la tenue d’une élection « pourrait prendre quatre ans », et que la rédaction d’une nouvelle Constitution pourrait durer « deux ou trois ans ».
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