Exigée par Itamar Ben Gvir, le ministre de la sécurité nationale, en échange du gel de son controversé projet de réforme de la justice, la décision de former une garde nationale a été approuvée dimanche 2 avril par le gouvernement israélien. Des opposants ont émis des craintes qu’elle ne fonctionne comme une « milice privée » sous les ordres du ministre de la sécurité nationale, suprémaciste juif.
Cette garde traiterait des « scénarios d’urgence, des crimes nationalistes, de la terreur et du renforcement de la souveraineté » de l’Etat hébreu, a affirmé un communiqué du bureau de M. Ben Gvir. Opérant sous son ministère, elle sera constituée de 1 800 membres qui « ramèneront la sécurité » aux Israéliens, a déclaré le ministre.
Plus de détails sur les objectifs et le périmètre d’action de cette garde seront décidés par un comité dans les deux prochains mois, a ajouté le communiqué. Ce comité – composé de membres des « agences de sécurité israéliennes » – décidera si M. Ben Gvir, ou une autre personne, serait à la tête de cette garde, a précisé le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou.
Pour l’opposition, une « fantaisie extrémiste »
La création d’une garde nationale a été exigée par Itamar Ben Gvir en échange de son accord pour geler le controversé projet de réforme judiciaire, qui a suscité un vaste mouvement de contestation, et une grève ayant paralysé l’ensemble du pays lundi.
Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a critiqué dimanche cette décision, estimant que le gouvernement réduisait le budget de tous les autres ministères « pour financer la milice privée de Ben Gvir », la qualifiant de « fantaisie extrémiste de gens délirants ».
Il est « choquant » de « penser qu’une milice privée serait entraînée par un ministre qui nous embarrasse avec son manque de compréhension et qui a été reconnu coupable de soutien à un groupe terroriste et d’incitation au racisme », a écrit sur Twitter l’ancien ministre de la sécurité publique Omer Bar Lev.
M. Ben Gvir a été inculpé plus de cinquante fois dans sa jeunesse pour incitation à la violence ou pour des discours de haine, et condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme.