Au moins 15 personnes sont mortes, dans la nuit de mardi 28 à mercredi 29 janvier à Prayagraj, dans le nord du pays, lors d’un mouvement de foule survenu pendant le pèlerinage hindou géant de la Kumbh Mela, a appris à l’Agence France-Presse (AFP) une source médicale.
De nombreuses autres personnes ont été blessées lors de l’accident, certaines grièvement, et hospitalisées, a précisé à l’AFP un médecin de l’hôpital Swaroop Rani Nehru de Prayagraj, où les victimes ont été évacuées.
Les autorités locales et les forces de sécurité n’ont, pour l’heure, publié aucun bilan de la bousculade. Sur place, un photographe de l’AFP a vu de nombreuses victimes, pour certaines inanimées, évacuées par des sauveteurs ou des fidèles dans des couvertures. Le sol était jonché de vêtements, de chaussures ou d’objets abandonnés à la hâte par les fidèles qui se pressaient sur le site.
« Soudain la foule a commencé à pousser »
Selon des témoignages recueillis par l’AFP, l’accident s’est produit peu après 2 heures, heure locale (21 h 30 mardi à Paris), alors que la foule se dirigeait vers les berges des fleuves pour le premier bain de ce mercredi, annoncé comme le point d’orgue du pèlerinage.
« Nous allions vers le Sangam [la confluence des fleuves sacrés du Gange et de la Yamuna où se déroulent les bains rituels] et les routes étaient bloquées. Soudain, la foule a commencé à pousser et de nombreuses personnes ont été écrasées », a témoigné Malti Pandey, 42 ans.
Le premier ministre, Narendra Modi, a présenté ses « plus sincères condoléances » aux familles des victimes. Rahul Gandhi, chef de file de l’opposition, a, quant à lui, dénoncé la responsabilité des autorités. « La mauvaise gestion et la préférence accordée par les autorités aux personnalités plutôt qu’aux simples fidèles sont responsables de ce tragique accident », écrit-il sur X. « Il est très difficile de contrôler des foules comme ça », avait auparavant déclaré le chef de l’exécutif de l’Etat, Yogi Adityanath. « La sécurité des pèlerins est la chose la plus importante pour nous. »
Organisées tous les douze ans, les festivités de la Kumbh Mela rassemblent des millions de fidèles venus de tout le pays pour se baigner au confluent du Gange et de la Yamuna. Ces bains rituels permettent, selon la tradition hindoue, de laver ses péchés et de se libérer du cycle des renaissances et des réincarnations.
Les rassemblements religieux sont régulièrement le théâtre d’accidents meurtriers en Inde, en raison d’une gestion des foules défaillante et de lacunes en matière de sécurité. En juillet dernier, plus de 120 personnes avaient trouvé la mort, déjà, dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, lors d’une bousculade à un rassemblement auquel participaient plus de 250 000 fidèles venus écouter un célèbre prédicateur hindou.
Le pèlerinage déjà endeuillé lors de sa précédente édition
La Kumbh Mela a déjà été le théâtre de bousculades meurtrières dans le passé. En 1954, plus de 400 personnes avaient été tuées, piétinées ou noyées, en une seule journée. Lors de sa précédente édition en 2013, le festival avait cette fois été endeuillé par la mort de 36 personnes lors d’un énorme mouvement de foule survenu dans la gare de Prayagraj.
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Prévue du 13 janvier au 26 février, l’édition 2025 de ce très grand pèlerinage a été présentée comme celle de tous les records. Les autorités ont annoncé plus de 400 millions de participants, ce qui en ferait le plus grand rassemblement de tous les temps. La précédente édition avait attiré 120 millions de pèlerins, selon les autorités. A titre de comparaison, le pèlerinage de La Mecque, en Arabie saoudite, a rassemblé environ 1,8 million de musulmans en 2024.
Plus de 40 000 policiers sont mobilisés pour assurer la sécurité de l’événement, selon les autorités, qui ont cette année recours à un réseau de caméras, des drones et l’intelligence artificielle pour compter la foule et gérer ses déplacements.
L’édition 2025 de la Kumbh Mela a fait l’objet d’une intense promotion du gouvernement du premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi.
Pour accueillir les fidèles, les organisateurs ont bâti autour des rives des fleuves une véritable ville de tentes et de préfabriqués étendue sur une superficie équivalente aux deux tiers de la presqu’île new-yorkaise de Manhattan.
