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en Hongrie, le parti de Viktor Orban reste en tête mais subit un revers


Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, à l’issue des élections européennes à Budapest, le 10 juin 2024.

Viktor Orban est étonnamment apparu la voix enrouée en plein milieu de la nuit. Certes, il a bien crié victoire et encore scandé son slogan favori : « Immigration stop, genre stop, guerre stop, Soros stop, Bruxelles stop », mais cela sonnait comme un disque rayé et les applaudissements étaient mollassons. Lui-même a paru fatigué de ce message répété ad nauseam pendant toute la campagne pour les élections européennes et locales qu’il avait décidé d’organiser simultanément, dimanche 9 juin, pour diviser l’opposition.

A 61 ans, M. Orban a bien, de nouveau, remporté largement les élections en Hongrie. Mais, avec 44,4 % des voix, son parti, le Fidesz, obtient son plus mauvais score à une élection européenne depuis que le pays a rejoint l’Union européenne, en 2004. Par ailleurs, son grand rêve d’union des droites à Strasbourg est sérieusement compromis par la relative progression de ses partenaires potentiels à l’extrême droite dans l’Union européenne. Et il n’a pas dit un mot de la performance de ses alliés du Rassemblement national de Marine Le Pen qui, bien qu’exceptionnelle, ne suffira pas pour que l’extrême droite « occupe » Bruxelles, comme il l’avait promis.

M. Orban va devoir s’employer à redresser la barre s’il veut rester au pouvoir jusqu’en 2030, comme il l’a laissé entendre dans le passé. Depuis qu’il gouverne (2010), jamais le Fidesz n’était en effet passé sous la barre des 50 % des voix à un scrutin européen, notamment grâce à ce talent légendaire qu’il a de savoir marteler un message simple et angoissant, associé à un contrôle de la plupart des médias du pays. Pour la première fois, dimanche soir, un opposant a réussi à accrocher le dirigeant d’extrême droite au pouvoir depuis quatorze ans, en promettant notamment de mettre fin à la corruption endémique dans les cercles dirigeants en Hongrie.

« Le système a un challenger »

Ancien diplomate et cadre haut placé du pouvoir, Péter Magyar, 43 ans, a obtenu près de 30 % des voix pour ses listes du parti Tisza, une formation qu’il a lancée il y a à peine quelques semaines, après avoir claqué la porte du Fidesz, en février. Même s’il est encore loin d’avoir battu l’indéboulonnable Viktor Orban, M. Magyar a célébré ce score inédit devant une foule de partisans euphoriques. Portant sa chemise blanche caractéristique, il a qualifié le scrutin qui a connu une participation record de « Waterloo » et de « début de la fin » pour M. Orban.

« C’est un tremblement de terre » ; « Le système a un challenger », a même promis celui qui a réussi à confirmer dans les urnes l’enthousiasme de ces foules impressionnantes d’opposants qu’il était parvenu à réunir lors de ses meetings de campagne. Même si son discours de dimanche semble encore très exagéré au vu de la différence de score qui persiste entre les deux hommes, M. Magyar a néanmoins pu en quelques mois bouleverser le paysage politique du pays en attirant à lui les voix des Hongrois de l’opposition fatigués par les divisions des partis anti-Orban traditionnels.

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